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Animaux

Des gorilles observés en train de "faire le deuil" de leurs congénères, qu'ils soient issus de leur groupe ou étrangers 

Deux gorilles restant auprès du corps d'un de leurs congénères après sa mort au Rwanda.

Deux gorilles restant auprès du corps d'un de leurs congénères après sa mort au Rwanda. - Capture vidéo Dian Fossey Gorilla Fund International

Si les récentes observations ne peuvent être étendues à tous les gorilles, elles montrent des comportements étonnants de la part de certains animaux vis-à-vis de leurs morts, même lorsqu'il s'agit de congénères étrangers à leur groupe.

Comment les gorilles se comportent-ils à la mort d'un de leurs proches? Une équipe de scientifiques a comparé deux cas: le "deuil" d'un groupe de gorilles des montagnes du Volcanoes National Park, au Rwanda, à la suite de la mort de deux de leurs congénères, et celui d'une troupe de gorilles des plaines orientales face au corps d'un gorille qui leur était inconnu.

Leur hypothèse était que les premiers manifesteraient plus de signes de deuil auprès d'animaux qu'ils connaissaient, que les gorilles en ayant été particulièrement proches seraient d'autant plus concernés. Ils ne savaient pas trop à quoi s'attendre avec les seconds, note Gizmodo.

Une "veillée" près du corps 

Contre toute attente, les gorilles ont présenté un comportement relativement similaire dans les trois cas, rapporte le Dian Fossey Gorilla Fund, dont la primatologue Amy Porter a mené l'étude. Les animaux se sont assis près des morts, ont regardé les corps, les ont reniflés, poussés du doigt, fait leur toilette ou léché.

Un jeune mâle particulièrement proche de Titus, l'un des gorilles morts du premier groupe, est même resté près de son corps et a dormi près de lui pendant deux jours, note le Dian Fossey Fund.

"Le plus surprenant était assurément de voir à quel point les comportements envers les corps de membres du groupe et envers un individu supposément extérieur étaient similaires", confirme Amy Porter à Gizmodo. D'autant plus que lorsqu'ils sont en vie, ces gorilles ont tendance à éviter les individus solitaires ou les autres groupes ou les agresser, note-t-elle.

La scientifique nuance toutefois et admet qu'il n'y a "aucun moyen de savoir ce qu'ils ressentent réellement". Elle souligne aussi le risque présenté par ce type de comportement, notamment dans le cas d'une mort par maladie: cela pourrait contribuer à la contagion de virus dévastateurs.

Liv Audigane