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Dans le sud, la guerre aux moustiques est déclarée

La démoustication est une course contre la montre qui requiert des conditions bien particulières. Le taux d'humidité, les vents, la pluie sont autant de paramètres à prendre en compte pour pulvériser l'insecticide.

Dans l'Hérault, sur l'Etang de l'Or, on emploie les grands moyens pour limiter la reproduction des moustiques. Avion et quad sont à la manœuvre pour atteindre les zones les plus reculées dans la environs de Montpellier ou de la Grande-Motte. Les champs et les marécages forment un milieu très favorable à la reproduction des insectes. 

"Il y a, à peu près 900 à 1.000 œufs au décimètre carré, donc dix centimètres sur dix. Et si on ne fait rien, le taux de nuisance est estimé à 400, 500 piqûres en un quart d'heure", détaille Dominique Gindre, de l'Entente interdépartementale de démoustication (EID).

Un insecticide inoffensif pour l'homme

L'insecticide pulvérisé pour empêcher que les œufs n'éclosent est d'origine naturelle, et inoffensif pour l'homme. Selon l'EID Méditerranée, "lorsque les conditions climatiques sont favorables (à partir du milieu du printemps), les œufs éclosent dès qu'ils ont au contact de l'eau". Les larves, "après nymphose" se transforment en moustiques adultes capables de piquer. C'est à ce stade larvaire qu'il faut agir.

En dehors des marais et des zones humides naturelles, beaucoup de lieux de reproduction sont involontairement créés par l'homme: "seaux, vases, soucoupes, fûts et citernes, pneus, boîtes de conserve..."

Le moustique tigre particulièrement surveillé

De son vrai nom Aedes albopictus, le moustique tigre est un vecteur de maladies qui rend d'autant plus nécessaire la démoustication. A la demande des Agences régionales de santé, des opérations de démoustication sont menées "autour du lieu de vie d'un cas 'suspect'" et dans un "rayon de 150 mètres". Le traitement est alors dit "imagocide" en ce qu'il vise les spécimens déjà adultes.

Ce moustique peut notamment transmettre la dengue ou le chikungunya. Des pathologies auxquelles il faut aussi ajouter le virus Zika, aux effets d'ordinaire bénins, mais potentiellement dangereux pour les enfants à naître et dans certains cas plus rares où de graves complications surviennent. L'aedes est en constante progression depuis sa détection à Menton en 2004.

>> En cas de doute sur la présence d'un moustique tigre l'EID recommande d'envoyer de bonnes photos de l'insecte à alboeid@eid-med.org ou par la poste, au 5 avenue Paul-Rimbaud, 34184 Montpellier Cedex 4.

D. N. avec Julien Migaud-Muller et François Pitrel