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Dans le détroit de Gibraltar, une famille d'orques persécute les marins depuis la blessure d'une des leurs

Une orque qui s'attaque au voilier de Sébastien Destremau en mai 2023.

Une orque qui s'attaque au voilier de Sébastien Destremau en mai 2023. - BFMTV

Depuis le début de l'année, 250 embarcations ont été endommagées par une unique famille d'orques. L'hypothèse d'une vengeance après la blessure de la matriarche est mise en avant.

Une famille d'orques mènerait-elle une "vendetta" en haute mer? C'est l'histoire racontée ce 27 juillet par Le Monde. Depuis bientôt trois ans, une famille de ces cétacés malmène les embarcations du détroit de Gibraltar. Précisément, depuis février 2020, plus de 500 incidents ont été enregistrés par l’Atlantic Orca Working Group (GTOA).

Plusieurs hypothèses sont avancées pour expliquer la soudaine agressivité des animaux marins envers l'Homme. L'une d'elles semble s'imposer: celle de la vengeance d'une orque et de sa famille. Une femelle, la matriarche, surnommée Gladis Blanca, présente une longue cicatrice, potentiellement liée au choc avec un navire. Depuis cet accident, elle s'attaque aux bateaux. Un comportement qui aurait ensuite été assimilé par les jeunes orques.

Parmi les 39 orques identifiées dans le détroit, seules une quinzaine, "les Gladis", s'attaquent aux gouvernails. Il s'agirait d'une même famille.

Un "simple jeu"?

L'hypothèse de revanches successives n'est pas l'unique piste mise en avant. Le quotidien a également rapporté les propos de Renaud de Stephanis, docteur en sciences de l’environnement implanté dans la région. Pour lui, il s'agirait plutôt "d'un jeu". De son analyse, cette espèce, connue pour son intelligence, ne va pas se mettre dans des situations dangereuses".

Lors de l'attaque du skipper français Sébastien Destremau, à proximité du détroit, l'océanographe François Sarano avait lui aussi étayé la thèse d'un jeu:

"Pour une orque qui fait huit mètres et cinq tonnes, jouer avec un bateau, c’est comme pour nous jouer avec un chat. Pour les humains, ça apparaît comme une agression, mais pour les orques, c’est un simple jeu", disait-il en mai.

Une chose est certaine, ces "incidents" sont pour le moins "rares et étranges", comme le souligne le biologiste Alfredo López.

Face à l'ampleur du phénomène, le ministère espagnol des Transports a, un temps, interdit la navigation aux bateaux ne dépassant pas les quinze mètres dans la zone des incidents. Auparavant, les gardes-côtes espagnols et portugais recevaient plusieurs appels par semaine de marins inquiets en voyant les orques approcher leur embarcation.

Mais l'animal n'entraîne pas que la peur, un véritable fan-club de ces cétacés vengeurs ayant émergé sur les réseaux sociaux.

Tom Kerkour