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Animaux

Dans deux siècles, la vache pourrait être le plus gros mammifère vivant

La mégafaune disparaît de notre planète selon une étude publiée dans Science, laissant les bovins se hisser au sommet des espèces les plus grandes par leur taille. Un constat alarmiste pour la biodiversité, même si le mouvement a commencé il y a quelque 125.000 ans.

Etre imposant est un avantage comparatif qui a le revers de sa médaille. Cette règle vaut pour presque tous les animaux à l'exception notable des hominidés. Une étude publiée dans la revue scientifique Science montre que la mégafaune, soit plus simplement les animaux les plus gros, sont voués à une rapide disparition. Résultat, la vache de nos prairies pourrait d'ici à 200 ans dominer à l'insu de son plein gré, par sa taille, l'ordre des mammifères. Et qui, d'après vous, pourrait bien se trouver à l'origine de ces "pertes taxonomiques"? 

La Terre n'en est pas à la première grande extinction animale. Les dinosaures dont la taille est légendaire en ont fait les frais, il y quelque 66 millions d'années. Celle en cours, qui a pour particularité d'être causée par les humains, est souvent désignée comme la sixième grande extinction de masse. Les grands animaux laissent place aux plus petits.

"L'humain est présent partout et il est de plus en plus nombreux. Il intervient en surexploitant, on chasse ou on pêche trop. Il intervient en détruisant des écosystèmes, on construite de villes, par exemple. Il intervient en disséminant tout partout, il introduit des espèces invasives", constate Gilles Bœuf, ancien directeur du Muséum d'histoire naturelle.

Pas lié au réchauffement, mais pas sans effet sur lui

L'étude explique que: "Depuis la fin du Pléistocène, des mammifères de grande taille ont été extirpés de la majeure partie de la Terre. Bien que tous les continents habitables ont abrité autrefois des mammifères géants, les quelques espèces restantes sont en grande partie confinées à l'Afrique."

La grande extinction de l'holocène est-elle liée au réchauffement climatique? Pas directement, pointe l'étude. En revanche cette disparition des grands mammifères aura des répercussions sur des espèces animales de taille plus modeste. Et à terme, elle aura une répercussion sur le réchauffement climatique lui-même. 

"Parce que la mégafaune a une influence disproportionnée sur la structure et la fonction de l'écosystème, la dégradation de la taille du corps, passée et présente, remodèle la biosphère terrestre", expliquent les scientifiques.

Contrairement aux espèces plus petites, prenons en exemple les rats ou les lapins, qui se reproduisent de manière très soutenue, les animaux plus imposants possèdent une démographie lente. Un pourcentage de mortalité même faible a beaucoup d'incidence alors qu'une perte similaire chez des espèces à fécondité élevée et aux cycles de vie beaucoup plus courts.
David Namias