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Coups de bec ou de griffes: dans un village de la Loire, les buses s'en prennent aux coureurs

Une buse en plein vol près d'un sous-bois (Photo d'illustration).

Une buse en plein vol près d'un sous-bois (Photo d'illustration). - Flickr - CC Commons - Saparevo

Depuis quelques semaines, les coureurs sont victimes d'attaques de buses qui cherchent à défendre les nids où vivent leurs petits. La mairie de Saint-Genest-Lerpt a publié un appel à la prudence sur les réseaux sociaux.

L'histoire rappelle vaguement un célèbre film d'Alfred Hitchcok. Depuis la mi-mai aux abords des gorges de la Loire et près de Saint-Étienne, plusieurs personnes ont rapporté avoir été sauvagement attaquées par des buses alors qu'elles effectuaient leur jogging.

"C'est mon mari Michel qui a été attaqué en premier, c'était vers le 15 mai", raconte à BFMTV.com Jocelyne Villeton, coureuse de 67 ans. "Il était en train de courir sur une petite route, à l'entrée d'une forêt, quand une buse lui a foncé dessus et lui a touché le crâne, par derrière, donc il n'a pas pu voir s'il avait été touché par ses griffes ou son bec. En rentrant il avait l'impression de saigner, en réalité il avait juste une éraflure. Mais c'est quand même violent et surprenant", s'étonne cette femme.

"J'ai dû m'accroupir et attendre qu'elle s'éloigne"

"Et une semaine après c'était mon tour", note encore la sexagénaire. "Je courais aussi quand j'ai entendu quelque chose au-dessus de moi puis j'ai senti que l'animal plongeait carrément sur moi. Heureusement que mon mari m'avait prévenue car j'ai eu le réflexe d'arrêter de courir, de m'accroupir et d'attendre qu'elle s'éloigne".

"On fait ce circuit depuis des années, on court tous les jours et c'était la première fois que ça nous arrivait", note encore la sexagénaire. "C'est très impressionnant car c'est tout de même un oiseau imposant".

Michel et Jocelyne Villeton ne sont pas les seuls à avoir été victimes de ces buses dans le secteur de la Croix des Sagnes, dans la commune de Saint-Genest-Lerpt (Loire). Une demi-douzaine de joggeurs auraient été la cible de ces buses depuis le mois de mai, confirme à BFMTV.com le maire Christian Julien, confirmant une information du Progrès.

Le journal rapporte notamment qu'un homme de 56 ans a reçu un méchant coup de bec dans le crâne "qui saignait pas mal" le 30 mai dernier. Puis quelques jours plus tard, une riveraine a dû appeler les pompiers après avoir croisé un jeune homme blessé au cou, lui aussi attaqué par une buse.

Des attaques liées à la période de nidification

"Une première coureuse s'est présentée en mairie, légèrement blessée et sous le choc, le 25 mai", se souvient l'élu de cette commune d'environ 6000 habitants. "Elle ne s'attendait pas à ça et elle voulait qu'on diffuse un message de prévention à destination des coureurs. Puis un autre est venu quelques jours après, décrivant la même attaque".

La Ligue de protection des oiseaux (LPO) a confirmé au journal local que ce phénomène était connu, bien que "très exceptionnel". Elle explique cela par le fait qu'entre mai et juillet, les buses sont en pleine période de "nidification", ce qui signifie que "leurs petits s'essaient au vol mais ne sont pas encore assurés. Ainsi, les parents veillent et défendent leurs petits".

"Les animaux ont repris un peu de terrain depuis le Covid-19", analyse également le maire Christian Julien, qui appelle à la prudence face à "ces rencontres fortuites". "Elles ne font que se défendre en réalité car elles voient dans les coureurs des dangers potentiels pour leur nid et leur progéniture".

Jocelyne Villeton est persuadée que dans cette forêt se trouve un nid de buses. En effet quelques jours après sa mésaventure, elle a pu apercevoir "une vingtaine de buses, si ce n'est plus, s'envoler" à son passage dans cette même zone.

Jeanne Bulant Journaliste BFMTV