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Animaux

A Lyon, une exposition montre une vidéo de poulets brûlés vifs

Poulets. (illustration)

Poulets. (illustration) - Keith Miller - Flickr - CC

Selon l'artiste Adel Abdessemed, les volatils n'ont pas souffert. Mais Printemps, qui au musée d'art contemporain de Lyon veut montrer pour la dénoncer la souffrance animale, divise.

Dramatiser la souffrance animale pour mieux la dénoncer? Le message porté par Printemps, exposé par le musée contemporain de Lyon (MAC) passe mal. L'artiste Adel Abdessemed est depuis le jeudi 8 mars sous le feu des critiques. Dans Printemps, la vidéo controversée, le spectateur peut voir une vingtaine de poulets pendus par les pattes se faire brûlés vifs, poussant des bruits stridents. Mais voilà, le vidéaste l'assure, les volailles n'ont pas souffert puisqu'il s'agit d'effets spéciaux, d'une mise en scène. Reste que les défenseurs des animaux ne l'entendent pas de cette oreille et dénonce la cruauté de l'œuvre, que les volatils aient ou non, souffert.

Pour couper court à la polémique montante, le MAC a publié le lundi 12 mars un communiqué qui indique notamment que Printemps, a été réalisée "avec une équipe de techniciens créateurs d'effets spéciaux pour le cinéma, qui utilisent couramment ce produit pour créer des effets de flammes et d'incendie qui sont sans danger".

Pour preuve de l'innocuité du produit inflammable le communiqué rappelle qu'Adel Abdessemed, "l'a déjà utilisé sur lui-même" dans son oeuvre Je suis innocent". Et de préciser que l"es poulets n'ont été soumis à un effet de flamme que pendant 3 secondes et sous le contrôle strict es technicien de l'artiste pour éviter toute souffrance".

Aymeric Caron au créneau

Qu'importe ces précautions techniques et rhétoriques, le militant et journaliste Aymeric Caron, bien connu pour son inlassable dénonciation de la souffrance animale, dénonce cette cruelle mise en scène et se fend d'un rappel à la loi.

Traitant de "complices de cruauté animale" les instances du musée, l'antispéciste juge que s'il ne s'agit pas "d'un trucage", "une plainte s'impose. 

L'association Peta France s'indigne également de ce traitement, fut-il pour de faux. Elle juge que les animaux ont été "traumatisés" par cette mise en scène. Même son de cloche pour la Fondation Brigitte Bardot qui dénonce une "volonté de choquer".

De son côté, le MAC assume et ne compte pas retirer Printemps de son exposition. "Ce que nous évitons de regarder en face, il (Adel Abdessemed, ndlr) le regarde. Après tout, ça le regarde. Ce que nous lui reprochons, c'est de nous montrer ces crimes, ces cruautés, de faire exprès de nous troubler, de nous déranger." Le débat, contrairement aux flammes sur les poulets, ne va pas s'éteindre de sitôt.

D. N.