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Trois surveillants pénitentiaires de la maison d'arrêt de Strasbourg jugés mardi après des violences

(Photo d'illustration)

(Photo d'illustration) - AFP

Les surveillants sont surveillés pour violences en réunion par personnes dépositaires de l'autorité publique ou faux et complicité de faux en écriture publique.

Trois surveillants pénitentiaires doivent comparaître mardi pour des "violences aggravées" commises en février sur un détenu de la maison d'arrêt de Strasbourg, où le taux d'occupation atteint 161%.

Davy B., 35 ans, et Romain G., 33 ans, sont poursuivis pour violences en réunion par personnes dépositaires de l'autorité publique pour les coups portés le 21 février à un jeune homme qui venait d'être admis en détention provisoire.

Romain G. et la troisième surveillante Estelle G. âgée de 32 ans, sont poursuivis pour faux et complicité de faux en écriture publique, pour le rapport qu'ils avaient rédigé après ces faits.

"Victime de violences"

L'avocat du jeune détenu est satisfait que ce dossier arrive au tribunal, mais estime que ces poursuites sont liées à une "succession de coïncidences".

"Mon client a été placé en quartier disciplinaire immédiatement après son arrivée. Cet évènement, rarissime, a attiré l'attention du directeur adjoint, qui est allé le voir et a recueilli son témoignage selon lequel il avait été victime de violences", explique à l'AFP Me Thibaut Mathias.

Selon lui, le directeur adjoint a ensuite vérifié les images de vidéo-surveillance avant d'effectuer un signalement à la justice, comme l'impose le code de procédure pénale.

"Mais si le directeur adjoint n'avait pas fait cette démarche d'aller dialoguer avec le détenu, les images se seraient effacées au bout du délai de conservation. Il ne serait resté que les comptes rendus d'incident rédigés par les surveillants impliqués, ça serait resté au stade du non-évènement, comme souvent", indique Me Mathias.

"L'attitude du détenu" pointée du doigt?

Ce dernier demandera à l'audience qu'une fracture de la cheville, constatée par un expert, soit versée au dossier, ce qui pourrait alourdir les peines encourues.

L'avocate des trois surveillants, Laure Etienney, estime à l'inverse que ce dossier a été "monté dans la précipitation" et "ne tient pas".

"On part sur des supputations, la vidéo peut s'interpréter différemment. Les agents, face à quelqu'un qui ne se laisse pas faire, ne lui mettent pas un matelas en-dessous, donc on peut retrouver des blessures légères sur le détenu. Mais le problème n'est peut-être pas sur la manoeuvre des agents, il peut être sur l'attitude du détenu", soutient-elle.

A. La. avec AFP