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Strasbourg épinglée par l'Institut Montaigne pour son manque de "budget vert", la ville contre-attaque

Avec seulement 8% des dépenses d'investissement de la ville consacrées à des dépenses vertes, Strasbourg se classe à la huitième place sur douze villes étudiées par le laboratoire d'idées.

Des Verts, pas si verts? La municipalité écologiste de Strasbourg, au pouvoir depuis l'arrivée de Jeanne Barseghian à la tête de la mairie en 2020, s'est récemment faite épinglée par l'Institut Montaigne pour son faible "budget vert" et une alimentation bio insuffisante dans les cantines scolaires.

C'est en tout cas ce qui ressort de cette étude, publiée durant le mois de juillet 2023, où l'institut avance que seules 8% des investissements de la ville sont consacrées à des dépenses vertes.

"La mairie ne possède pas de 'budget vert' officiel, établi selon une méthodologie commune à celle des autres collectivités", indique l'Institut Montaigne dans son étude.

En 2023, la mairie identifie toutefois, toujours selon le laboratoire d'idée, 48 millions d'euros de dépenses "liées au domaine de la transition énergétique": 31 millions de dépenses de fonctionnement et 17 millions d’investissement. "Au total, près 8% des dépenses d’investissement de la ville peuvent être considérées comme 'vertes'", selon l'institut.

Un indicateur "vert" dans le rouge et qui positionne même la capitale européenne à la huitième place de cette catégorie, sur douze grandes villes françaises étudiées par le laboratoire d'idées. À noter que le podium de ce classement est trusté par Lille (50%), Grenoble (20%) et Bordeaux (18%), ces deux dernières étant dirigées par des maires écologistes.

"Un institut classé plutôt à droite"

Sans surprise, cette étude est largement contestée du côté de la mairie de Strasbourg. Syamak Agha Babaei, premier adjoint à la maire (EELV) de Strasbourg en charge des finances, défendait d'ailleurs ce jeudi soir au micro de BFM Alsace le budget de la ville.

Ce dernier avance que la municipalité a été "irritée" après cette publication, dénonçant "des chiffres faux" et une "méthodologie douteuse".

"L'Institut Montaigne (est) classé plutôt à droite, proche de Nicolas Sarkozy et d'Emmanuel Macron, finalement s'ils faisaient bien leur boulot, ça ne poserait pas de problème", dénonce l'élu sur notre antenne.

Sur les dépenses d'investissements de la ville pouvant être considérées comme "vertes", là aussi Syamak Agha Babaei avance "des chiffres faux" donnés par l'Institut. "Ils ne se sont même donnés pas la peine de voir les documents publics", critique ce dernier.

Tensions sur le bio dans les cantines

Autre point de tension, la part de produits bio au sein des cantines scolaires strasbourgeoises. "Sur ce point, Strasbourg se classe dernière, loin derrière les autres villes. Jeanne Barseghian promettait dans son programme une alimentation 100% biologique et locale dans les cantines scolaires. En 2021, la part de bio servi s’élevait à 30%, soit le plus faible ratio des villes de notre analyse", observe l'Institut Montaigne.

Là encore, du côté de la mairie on réfute l'analyse tout en invitant l'institut à "un débat contradictoire" autour de l'ensemble de ces sujets", selon le premier adjoint à la maire de Strasbourg en charge des finances.

Alixan Lavorel