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Strasbourg: accusé d'avoir couvert une agression sexuelle, l'évêque auxiliaire se défend

L'évêque auxiliaire de Strasbourg Gilles Reithinger est accusé de ne pas avoir dénoncé des faits de nature sexuelle reprochés à Mgr Colomb.

Gilles Reithinger, évêque auxiliaire de Strasbourg, s'est défendu mercredi d'avoir couvert un scandale sexuel dans lequel est impliqué l'évêque de La Rochelle, Georges Colomb, qui a demandé à être "mis en retrait" de ses fonctions le temps d'une enquête judiciaire.

Le parquet de Paris a confirmé mardi avoir ouvert une enquête suite à un signalement des Missions étrangères de Paris (MEP), "concernant des faits de nature sexuelle" reprochés à Mgr Colomb et remontant à 2013, lorsqu'il dirigeait cet organisme.

Une proposition "indécente"

Selon des informations publiées par La Croix, Famille chrétienne et La Vie, Mgr Reithinger, qui était à l'époque vicaire général des MEP, aurait été au courant des accusations portées par un pensionnaire occasionnel des MEP à l'encontre de Georges Colomb, et n'en aurait pas averti la justice.

Dans une longue réponse écrite adressée à France 3 Alsace, l'évêque auxiliaire de Strasbourg rapporte que cet homme s'est plaint auprès de lui d'une proposition "indécente" que lui aurait faite Georges Colomb, à savoir "un massage à l'huile pour le détendre".

Mais "jamais" ce pensionnaire "ne m'a dit qu'il aurait eu une relation sexuelle avec Georges Colomb ou encore qu'il aurait été sexuellement agressé. En revanche, il m'a exprimé sa colère qu'un supérieur général ait pu lui faire une telle proposition", témoigne Mgr Reithinger, expliquant qu'il n'avait dans ces circonstances aucune raison de saisir la justice.

Il affirme cependant en avoir informé le nonce apostolique (l'ambassadeur du Vatican) de l'époque, Luigi Ventura.

"Je n'entends pas payer"

L'évêque auxiliaire se dit "extrêmement choqué de lire par voie de presse qu'en ma qualité de vicaire général ou de supérieur général, j'aurais traité de façon lacunaire les cas qui m'auraient été remontés".

"Je n'entends pas payer, même indirectement, pour la mauvaise gouvernance de [...] Georges Colomb à la tête des MEP, ni pour ce qu'il aurait pu faire ou commettre et dont je n'ai jamais été informé", martèle-t-il.

Les locaux des MEP accueillent des prêtres étudiants étrangers et hébergent des évêques lors de leur passage à Paris.

J. M. A. avec AFP