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Stocamine: des militants écologistes décadenassés de force par les gendarmes

Le site de Stocamine à Wittelsheim dans le Haut-Rhin, le 11 janvier 2023

Le site de Stocamine à Wittelsheim dans le Haut-Rhin, le 11 janvier 2023 - SEBASTIEN BOZON © 2019 AFP

Dans l'après-midi de ce lundi 29 avril, les gendarmes ont donné 15 minutes aux militants écologistes pour évacuer le site. Ils ont été pris en charge par les pompiers et le site a été nettoyé.

Les gendarmes ont évacué de force ce lundi 29 avril des militants écologistes qui s'étaient cadenassés par le cou à des grilles depuis plus de trois jours à proximité du site d'enfouissement de déchets dangereux de Stocamine, dans le Haut-Rhin, a constaté un correspondant de l'AFP.

Les quatre militants de l'organisation Extinction Rebellion s'étaient attachés dans la matinée de ce vendredi 26 avril à une palissade métallique à l'aide d'antivols de bicyclette. Ils disaient avoir envoyé les clés à la préfecture du Haut-Rhin et au ministre de la Transition écologique Christophe Béchu.

Contre le confinement définitif de 42.000 tonnes de déchets

Assis à même le sol sous des couvertures de survie, le visage caché par des masques en forme de tête-de-mort, ces écologistes entendaient protester contre le confinement définitif de 42.000 tonnes de déchets toxiques (mercure, amiante, arsenic...) stockés dans cette ancienne mine de potasse à Wittelsheim.

"Ces déchets contamineront inéluctablement la nappe phréatique, empoisonnant ainsi l'eau dont dépendent 7 millions de personnes sur plusieurs pays ainsi que toute la faune et la flore du bassin rhénan", affirme Extinction Rebellion dans un communiqué.

Lundi après-midi, les gendarmes leur ont donné 15 minutes pour évacuer le site, avant de les détacher à l'aide d'une disqueuse, à bonne distance des journalistes. Ils ont été pris en charge par les pompiers et le site a été nettoyé.

L'État a autorisé en septembre le confinement définitif des déchets, qui fait toutefois l'objet de recours devant la justice administrative ainsi que devant la Cour européenne des droits de l'homme.

Un chantier de trois ans et demi

Ce stockage, initialement présenté comme "réversible", avait été autorisé en 1997 pour une durée de 30 ans.

Sans attendre les décisions définitives de la justice, les travaux ont commencé. "Les ordres de service ré-engageant le chantier du confinement ont été signés et les entreprises sous-traitantes remobilisées", a annoncé la semaine dernière la société Mines de potasse d'Alsace, gestionnaire du site, détenue par l'État.

Le béton a commencé à couler début mars, pour former les premiers barrages. Le chantier doit durer trois ans et demi.

En mai 2022, une trentaine de membres d'Extinction Rebellion étaient parvenus à entrer sur le site de Stocamine, qu'ils avaient bloqué plusieurs heures avant d'être évacués par les gendarmes.

Cette fois, prévenus de leur opération, les gendarmes sont intervenus en nombre vendredi matin pour les empêcher d'approcher, contraignant les militants à mener leur opération à distance de l'ancienne mine.

S. B. avec AFP