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Retraites: le collaborateur d'un député alsacien menacé d'une sanction judiciaire après une manifestation

Léo-Paul Latasse, attaché parlementaire du député du Bas-Rhin, Emmanuel Fernandes

Léo-Paul Latasse, attaché parlementaire du député du Bas-Rhin, Emmanuel Fernandes - Capture d'écran/Twitter

Léo-Paul Latasse, collaborateur parlementaire du député du Bas-Rhin Emmanuel Fernandes, s'est vu reprocher par la préfète le dépôt trop tardif d'une déclaration de manifestation.

Léo-Paul Latasse, collaborateur parlementaire du député LFI de la 2e circonscription du Bas-Rhin, Emmanuel Fernandes, se voit reprocher des incidents survenus en marge d'une manifestation à Strasbourg, le 20 mars dernier.

"J'encours donc, pour mes engagements politiques et pour avoir organisé cette manifestation, jusqu'à six mois d'emprisonnement et 7500 euros d'amende", détaille-t-il dans une vidéo publiée ce vendredi sur son compte Twitter.

Ce rassemblement, organisé sur la place Kléber à Strasbourg à la suite de l'usage du 49.3 pour la réforme des retraites, avait donné lieu dans la soirée à des échauffourées entre des manifestants et des forces de l'ordre. Ces faits avaient été dénoncés à l'Assemblée nationale par le député Emmanuel Fernandes qui avait interpellé le ministre de l'Intérieur.

Manifestation "hors délai"

Gérald Darmanin a, par la suite, pointé du doigt la manifestation d'origine qui avait été déclarée en dehors des délais légaux par Léo-Paul Latasse. Une "menace insidieuse à mon égard", dénonce le député du Bas-Rhin dans un courrier adressé ce mercredi au ministre de l'Intérieur, et qu'a pu consulter BFM Alsace.

Emmanuel Fernandes affirme que la préfète du Bas-Rhin lui avait "expressément signifié" qu'elle n'avait pas "interdit ce rassemblement car elle disposait déjà des équipes nécessaires en position sur la place Kléber".

Le 6 avril, alors que de mêmes incidents avaient eu lieu à Strasbourg, Emmanuel Fernandes avait cosigné un courrier avec la députée écologiste de la 1ère circonscription, Sandra Regol, adressé à la préfète du Bas-Rhin.

Dans sa réponse, Josiane Chevallier indique avoir signalé à la procureure de la République de Strasbourg "le fait que la manifestation statique du 20 mars avait été déclarée hors délai", selon l'élu insoumis.

"C'est précisément parce que le déclarant se trouve être mon collaborateur que cette mise en cause judiciaire a lieu, elle a donc des visées politiques", poursuit Emmanuel Fernandes dans son courrier adressé à Gérald Darmanin.

De son côté, Léo-Paul Latasse dénonce une "intimidation politique" et espère un procès pour "défendre [son] intrégrité et [sa] bonne foi". Il met en cause le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin dans ces actes: "Je ne me laisserai pas faire, je ne me laisserai pas intimider", ajoute-t-il.

Amaury Tremblay