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RER strasbourgeois: la CGT dénonce une mise en service "chaotique", la SNCF parle d'une adaptation

Le Reme a été lancé le 11 décembre dernier autour de Strasbourg (photo d'illustration).

Le Reme a été lancé le 11 décembre dernier autour de Strasbourg (photo d'illustration). - BFM Alsace

Selon le syndicat, plus de 500 trains ont été supprimés pour la première semaine du REME tandis que la SNCF pointe du doigt la vague de froid qui a touché l'Alsace.

La CGT a dénoncé vendredi une mise en service "chaotique" du Réseau express métropolitain européen (Reme), moins de deux semaines après le lancement à Strasbourg de ce premier RER en région.

Plus de 500 trains supprimés

Dans un communiqué, le syndicat affirme que pas moins de "509 trains auront été supprimés totalement" lors de la première semaine d'exploitation, "dont 200 pour manque de personnels de conduite".

Lancé le 11 décembre, le Reme devait offrir aux voyageurs 800 trains supplémentaires d'un bout à l'autre de l'agglomération, sur un réseau de 95 gares, avant de monter à 1000 rames supplémentaires à l'été 2023.

La CGT ajoute que 175 convois ont en outre fait l'objet de "suppressions partielles", c'est-à-dire qu'ils "n'ont pas pu se rendre jusqu'à leur terminus". La confédération accuse la SNCF de n'avoir pas écouté les avertissements de ses cheminots.

"Nous étions conscients, en professionnels, de l'incapacité technique de la gare de Strasbourg à supporter un tel cadencement et surtout du manque de moyens humains et matériels pour y parvenir", écrit la CGT.

Interrogée, la SNCF Grand Est s'est refusée à commenter les chiffres du syndicat et a mis les annulations sur le compte de la vague de froid qui a particulièrement frappé l'Alsace la semaine dernière.

Le transporteur a dû se résoudre à "adapter" son offre de transport en TER pendant la durée des vacances scolaires.

"Afin de remettre en état le matériel, et parce que la météo impose des ralentissements, le nombre de circulations du lundi au vendredi est réduit sur certaines lignes desservant Strasbourg", indique-t-on au service de presse.

Les voyageurs bénéficient toujours "de davantage de trains au global qu'avant le Reme", fait valoir la SNCF.

"On attend du résultat"

À la région Grand Est, Thibaud Philipps, vice-président aux transports et aux mobilités, évoque un service "en dents de scie" lors de la première semaine d'exploitation, avec des dessertes assurées entre 50% et 90% selon les jours.

Alors que le Reme a nécessité 700 millions d'euros d'investissements, la région regrette d'avoir été mise "devant le fait accompli" par la décision de la SNCF de réduire la voilure pendant les fêtes.

Le PDG de l'entreprise ferroviaire, Jean-Pierre Farandou, "avait donné des gages que les moyens nécessaires étaient en place" pour le lancement du Reme, affirme M Thibaud Philipps à l'AFP. "On attend du résultat".

Fin novembre, le président de la République Emmanuel Macron a annoncé son ambition de développer un réseau de RER "dans dix grandes agglomérations" françaises.

A.T. avec AFP