"Quel avenir pour nous?": des enfants d'agriculteurs défilent sur des tracteurs à pédales à Strasbourg

Accompagnés par leurs parents mobilisés dans le colère du monde agricole, des enfants d'agriculteurs ont défilé dans le centre de Strasbourg sur des mini-tracteurs.

Des touts petits manifestants, sur des tracteurs à pédales. Des enfants d'agriculteurs ont défilé ce mercredi 31 janvier à Strasbourg.

Sur des tracteurs à pédales, des dizaines d'enfants ont déambulé pendant une demi-heure sur la place Kléber, avec des pancartes comme "Quel avenir pour nous?" ou encore "Sauve ton paysan", qui retracent les revendications de leurs parents depuis le début du mouvement agricole.

Les enfants ont défilé sur des tracteurs à pédales avec des pancartes qui reprenaient les slogans de leurs parents. © BFM Alsace

Des craintes pour les futurs agriculteurs

Une action menée à l'appel de la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles du Bas-Rhin, qui voulait par cette mobilisation alerter sur les risques pour les futures générations d'agriculteurs.

"Je crains pour l'avenir de ma fille, et l'avenir de tous les enfants ici", déclare Philippe Boehmler, éleveur à Forstfeld, au micro de BFM Alsace. "C'est surtout pour montrer qu'il n'y a pas de prise de conscience et qu'on va dans le mur."

Au-delà des revendications des agriculteurs depuis le mouvement pour permettre aux producteurs de continuer à nourrir la population, les paysans s'inquiètent également pour la relève et les nouvelles générations d'agriculteurs.

"L'enjeu, c'est quand même de renouveler et d'avoir des agriculteurs pour les années à venir. On a vraiment peur que les produits français soient mis sous clé dans les magasins, parce que peut-être qu'il n'y aura plus de producteurs si ça continue comme ça", déclarait ce mercredi matin Thomas Lux, secrétaire général des Jeunes agriculteurs du Bas-Rhin, alors présent sur le blocage de la M35.

En trente ans, le nombre d'agriculteurs est passé d'un million à 380.000. Pourtant, selon Thomas Lux, le nombre de jeunes qui voudraient se lancer dans l'agriculture ne manque pas. Mais des difficultés d'installation et des revenus trop bas rendre difficile pour ces jeunes agriculteurs de se projeter à long terme dans le métier.

"Aujourd'hui, il y en a encore qui veulent, qui aimeraient. Par contre, c'est compliqué. C'est pas parce qu'on est passionné qu'on peut en vivre, et donc c'est pas la passion qui fait vivre, qui paye", conclut Thomas Lux.

Les agriculteurs, peu satisfaits des annonces gouvernementales de vendredi dernier ou même de la prise de parole du Premier ministre Gabriel Attal ce mardi, attendent davantage de mesures concrètes pour pouvoir assurer leur avenir.

Celia Debes avec Laurène Rocheteau