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"On est des humains": une mobilisation contre l'expulsion de migrants à Strasbourg

Une manifestation contre l'expulsion de migrants a eu lieu ce lundi matin devant le centre administratif de Strasbourg.

Depuis le mois d'avril, le parc de L'Etoile, située en face de l'Eurométropole de Strasbourg, accueille un camp d'environ 70 personnes venues de Tchétchénie, de Bulgarie, de Macédoine ou encore de Géorgie après avoir fui leur pays d'origine. Ce campement doit cependant être évacué avant mardi soir afin d'accueillir le dispositif pour les illuminations du 14-Juillet.

"On est comme vous"

Ce lundi, des manifestants se sont alors mobilisés contre leur expulsion. "On est pas ici par plaisir, souffle au micro de BFM Alsace Azimi Kambraan, venu d'Afghanistan. Nous aussi on est comme vous, on est des humains."

Azimi Kambraan partage son quotidien avec les autres personnes du camp, un petit bout de terrain vert sur lequel des tentes ont été dressées. Des solutions d'hébergement précaires et parfois bien étroites pour accueillir toute une famille. Un problème auquel s'ajoute celui de l'accès à l'eau ou à la nourriture. "On doit marcher 200 mètres pour aller aux toilettes. Pour la nourriture, c'est compliqué car nous sommes avec nos enfants", explique une personne.

"On ne peut pas se doucher, on ne peut pas faire bien à manger, on ne peut pas dormir bien, c'est difficile", égrène Sagb, une mère de famille, originaire de Macédoine, qui tente de partager au mieux son bout de tente avec toute sa petite tribu.

En marge de cet événement, une petite délégation de militants et de migrants a été reçue par la Ville. A l’issue de laquelle, les participants sont partis avec une promesse, d'après leurs mots, celle que la Ville organise une réunion ce lundi ou demain mardi pour trouver une solution d’hébergement d’urgence, vraisemblablement un gymnase.

"De nombreux familles" prises en charge

"Les services de la ville, depuis qu'ils interviennent font le relais auprès des organismes qui se chargent de la répartition et de l'orientation pour l'hébergement, explique Floriane Varieras, adjointe en charge de la ville inclusive. C’est une association qui s’appelle le SIAO et qui a notamment la plateforme téléphonique le 115. On a fait régulièrement des réorientations pour les familles. On a fait le travail nécessaire pour que les familles soient prises en charge."

D'après l'élue, certaines ffectivement familles ont eété prises en charge. "De nombreuses d'ailleurs depuis le début et d'autres sont là depuis plus longtemps que certaines", reconnaît-elle toutefois.

Florian Varieras précise également que l'hébergement total et complet "n'est pas une compétence de la ville. On fait en sorte que le dialogue puisse être constructif à ce sujet avec la préfecture".

Néanmoins, selon l'adjointe en charge des solidarités Floriane Varieras, les illuminations du 14-Juillet, censées être tirées depuis le parc de l'Etoile, seront "maintenues, a priori".

Les migrants ont planté leurs tentes il y a plusieurs semaines dans le parc de l'Etoile, en attendant le traitement de leur demande d'asile.

Luc Sorgius et Coralie Haenel et Sarah Boumghar et C.L.