Migrants de la place de l'Etoile: la préfecture juge "inopportune" la mise en cause de l'Etat par la maire de Strasbourg

Invitée de BFM Alsace ce mardi, la maire a demandé "une mise à l'abri digne" des migrants de la place de l'Étoile. La préfecture lui a répondu.

"Je regrette qu'une fois de plus, vous abordiez ce sujet sensible sur le ton de la polémique publique". Les propos de la maire de Strasbourg ne sont pas du goût de la préfecture. Mardi soir sur le plateau de BFM Alsace, Jeanne Barseghian est revenue sur le sort des migrants de la place de l'Etoile et surtout, a pointé du doigt l'inaction de l'Etat.

Dans un communiqué, le préfet du Bas-Rhin a répondu aux propos de la maire tout en rappelant qu'une "évacuation juridiquement sécurisée du campement" avait été convenue entre les deux parties le 7 juillet dernier et que cette dernière "implique des actions positives de la ville, en tant que gestionnaire du domaine public".

"À ma connaissance, vous n'avez engagé aucune procédure juridictionnelle et ne m'avez pas saisie d'une demande de concours de la force publique pour procéder à l'évacuation des personnes présentes sur le camp", peut-on lire dans le communiqué de la préfecture.

Un manque d'actions de la mairie

La préfecture demande donc à la maire de "prendre les dispositions nécessaires" devant le tribunal administratif pour qu'une opération de mise à l'abri puisse être réalisée "en toute sécurité juridique". Elle explique également regretter le manque d'actions de la maire pour protéger le domaine publique des "installations illicites" après la mise à l'abri de juillet dernier.

Alors que la maire de Strasbourg a demandé d'agir rapidement pour mettre à l'abri dignement les migrants présents place de l'Etoile, la préfecture juge "inopportune" la mise en cause de l'Etat.

"Près de 50 millions d'euros ont été consacrés par ce dernier à l'hébergement d'urgence dans le Bas-Rhin en 2021", affirme la préfecture.

Conditions précaires

Depuis le mois d'avril, le parc de l'Étoile accueille un camp d'environ 70 personnes venues de Tchétchénie, de Bulgarie, de Macédoine ou encore de Géorgie après avoir fui leur pays d'origine. Mi-juillet, la Ville avait mis un gymnase à leur disposition, une solution temporaire.

Depuis, plusieurs migrants sont revenus se réinstaller. Le 19 août dernier, des volontaires de la Croix-Rouge se sont rendus sur place et ont constaté une "situation très très dégradée du point de vue de l'hygiène comme sur le plan sanitaire, avec la présence de nombreux enfants qui évoluent au milieu des rats".

Marine Langlois