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L'ancien président de la région Grand Est, Jean Rottner, signe dans le privé

Jean Rottner, le 5 juin 2021 à Mulhouse

Jean Rottner, le 5 juin 2021 à Mulhouse - SEBASTIEN BOZON © 2019 AFP

Jean Rottner avait annoncé son départ de la présidence de la région Grand Est le 20 décembre dernier.

Son départ de la région Grand Est avait surpris. Ce vendredi, Jean Rottner, l'ancien président de la région, a été nommé directeur régional de la société immobilière privée REALITES, a annoncé la société dans un communiqué. L'ancien maire de Mulhouse prendra ses fonctions à l'été 2023.

"Poursuivant son développement au service des territoires, le groupe REALITES annonce l’ouverture à l’été 2023 de sa Direction régionale Grand Est. Elle sera dirigée par Jean Rottner, ancien président du Conseil régional qui, après avoir quitté la vie publique, rejoint l’aventure entrepreneuriale de REALITES", explique l'entreprise.

"Une personnalité locale majeure"

Dans son communiqué, le promoteur immobilier explique avoir choisi l'ex-président de la région Grand-Est pour son "sens de l'intérêt général" et sa "vocation d'être utile aux territoires et à leurs habitants".

"La direction de cette nouvelle implantation a été confiée à une personnalité locale majeure : Jean ROTTNER. À 55 ans, élu de terrain, amoureux de sa région, il compte 20 ans d’engagement politique et citoyen", ajoute REALITES.

Le 20 décembre dernier, Jean Rottner avait annoncé sa volonté de "quitter la vie publique" pour se concentrer sur sa vie familiale

L'élection du prochain président de la région Grand-Est se tiendra le 13 janvier prochain.

Pour le moment, l'intérim est assurée par Franck Leroy, maire d'Epernay, grand favori pour succéder Jean Rottner.

Critiqué par les élus locaux

Si les élus avaient soutenus la décision de Jean Rottner de quitter la vie politique, ce vendredi, ce sont des critiques qui ont été émises à l'encontre de l'ex-président.

"Cette annonce vient un peu vite, ce qui laisse penser que c'était déjà conclu depuis un certain temps", a réagi auprès de l'AFP Eliane Romani, chef de file du groupe écologiste.

"On ne connaissait pas trop les raisons de son départ, maintenant on sait", a déclaré Michaël Weber, premier secrétaire du Parti Socialiste en Moselle : "Il avait une opportunité professionnelle avec un meilleur salaire et sans doute moins d'emmerdements".

"Une quantité de données territoriales importantes"

Ce qui inquiète les élus, ce sont les informations et les dossiers que connaît Jean Rottner.

Il utilise "le réseau qu'il a acquis dans ses fonctions publiques pour aller servir une organisation privée qui a des rapports avec les collectivités, c'est une définition du pantouflage", a ajouté Eliane Romani.

"Il part avec une quantité de données territoriales importante", s'est inquiété Christophe Choserot (Renaissance), membre du groupe centriste et maire de Maxéville (Meurthe-et-Moselle). "On était en pleine révision du Sradet (schéma régional d'aménagement, de développement durable et d'égalité des territoires, ndlr) il sait exactement quelles vont être les modifications de ce schéma, quels sont les atouts et les difficultés des territoires, ce n'est pas rien".

De son côté, Jean Rottner s'est défendu auprès de l'AFP en argumentant que la prise d'une "telle position ne se fait pas sans l'accord de la HATVP (Haute autorité pour la transparence de la vie publique)".

Et de conclure: "Elle se chargera elle-même de publier son avis".

Martin Regley avec AFP