L'ancien archevêque de Strasbourg reconnaît des "gestes déplacés" à l'encontre d'une jeune femme

Les faits remontent aux années 1980. L'archevêque émérite a reconnu avoir eu des "gestes déplacés" envers une jeune femme majeure au moment des faits.

L'ancien archevêque de Strasbourg Jean-Pierre Grallet a reconnu, dans un message rendu public par la conférence des Evêques de France, avoir eu "des gestes déplacés" à l'encontre d'une jeune femme, majeure au moment des faits. Ces derniers se sont déroulés à l'automne 1985 alors que Jean-Pierre Grallet occupait la position de prêtre.

"Assumer ma responsabilité"

La jeune femme avait fait une déposition cet été à la suite de laquelle Jean-Pierre Grallet, aujourd'hui archevêque émérite de Strasbourg, lui a écrit pour lui demander pardon.

"Je me suis égaré et j'ai blessé une personne. Le pardon que je lui ai demandé, je l'exprime aussi à tous ses proches, ainsi qu'à tous ceux qui, aujourd'hui, seront meurtis sous le choc de cette révélation", écrit l'archevêque émérite de Strasbourg.

"Je souhaite par cette déclaration publique que je remets au président de la Conférence des évêques de France, contribuer à la démarche de vérité et assumer ma responsabilité", poursuit Jean-Pierre Grasset, qui précise se mettre en retrait de la parole publique.

Une enquête pénale en cours

Une enquête canonique est actuellement en cours et un signalement a été transmis en janvier dernier à la procureure de la République de Strasbourg par l'actuel archevêque de Strasbourg Luc Ravel.

Une information confirmée par la procureure de Strasbourg par communiqué. Cette dernière précise qu'une enquête pénale est actuellement en cours et menée par la brigade de recherches de la gendarmerie de Strasbourg pour faire la lumière sur ces agissements. "Des faits de nature sexuelle", précise la procureure.

Dans un communiqué, l'archevêque de Strasbourg Luc Ravel explique lui, avoir été informé de ces "faits graves" par la victime elle-même en décembre 2021.

"Je redis ici toute ma compassion à la personne victime et à sa famille. Je partage le choc et la peine de tous les prêtres et fidèles du diocèse", soutient Luc Ravel.

Le président de la Conférence des évêques de France Mgr Eric de Moulins-Beaufort a lui aussi fait part ce mercredi de sa "compassion" pour la victime de "ce comportement grave".

Comment témoigner d'abus de la part de membres du clergé?

Le diocèse de Strasbourg indique par ailleurs dans son communiqué, que toutes les victimes ou témoins d'abus provenant de la part d'un religieux peuvent être entendues par la cellule diocésaine d'écoute grâce au site: www.alsace.catholique.fr ou par le biais de la plateforme indépendante France Victimes: [e-mail] et par la ligne d’écoute alsacienne 06-09-73-96-78.

Gauthier Hartmann