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Haut-Rhin: l'usine Alsachimie veut réduire sa consommation grâce au chauffage de déchets

Alsachimie - Weurope, une plateforme industrielle en pleine expansion.

Alsachimie - Weurope, une plateforme industrielle en pleine expansion. - Alsachimie

L'usine chimique Alsachimie, basée à Chalampé, va économiser l'équivalent de la consommation de 40.000 logements en gaz naturel. Les premiers essais commenceront à la fin du mois de juillet.

L'usine chimique Alsachimie, basée à Chalampé (Haut-Rhin), va économiser l'équivalent de la consommation de 40.000 logements en gaz naturel grâce à la combustion de déchets, a-t-elle annoncé mardi.

"Nous allons passer de 80% à environ 40% de gaz naturel dans notre +mix+ (ou bouquet) énergétique à la fin du premier trimestre 2023", a déclaré à l'AFP Frédéric Fournet, directeur d'Alsachimie.

Un projet "engagé en 2018"

Selon M. Fournet, l'économie de gaz se montera ainsi à 600 gigawattheures par an. Ce chiffre représente l'équivalent de la consommation énergétique de 40.000 logements en France, compte tenu d'une moyenne de 15.000 kilowattheure (Kwh) par habitation mesurée en 2020 par le ministère de la Transition écologique.

Cette décision est bien antérieure aux tensions actuelles sur le prix et les approvisionnements de gaz, mais elle les a de fait anticipés, a relevé M. Fournet.

"Le projet s'est engagé en 2018 alors que le gaz était abondant et peu onéreux, mais nous avions le souci de réduire notre dépendance à cette énergie achetée à l'étranger", a-t-il souligné.

La substitution viendra de déchets, des "combustibles solides de récupération" (CSR), qui seront produits sur place par une unité du groupe allemand spécialisé B+T. Cela représente pour celui-ci un investissement de 120 millions d'euros, a précisé la direction d'Alsachimie, société commune à l'allemand BASF et au belge Domo Chemicals, qui fabrique des produits intermédiaires du Nylon.

Entre 150.000 et 170.000 tonnes de déchets nécessaires chaque année

Entre 150.000 et 170.000 tonnes de déchets seront nécessaires chaque année pour produire les 600 gigawattheures prévus, a souligné Francis Muller, directeur adjoint de B+T Energie France, au cours d'une visite de presse à Chalampé.

Constitués par exemple de vieux plastiques, de bois et d'objets encombrants, ces déchets "partent aujourd'hui en enfouissement", a ajouté M. Muller.

Le procédé adopté à Chalampé aboutira à produire de la vapeur à 420 degrés, "sans apport extérieur d'énergie, par l'effet du pouvoir calorifique des CSR, qui est supérieur à celui des déchets ménagers incinérés", a exposé M. Muller. Les premiers essais commenceront à la fin du mois, pour un "objectif de mise en service en février 2023", a-t-il poursuivi.

Partagée entre Alsachimie et d'autres sociétés (Butachimie, Linde), la plate-forme de Chalampé est la plus importante consommatrice de gaz naturel de France.

C.L. avec AFP