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Fermeture de Heineken à Schiltigheim: les acteurs politiques apportent leur soutien aux salariés

La direction a annoncé lundi la fermeture du site d'ici trois ans. Les acteurs politiques apportent aujourd'hui leur soutien aux employés et s'interrogent sur l'avenir du site.

"C'est nos tripes, c'est notre vie, c'est notre histoire." Alors que les employés de la brasserie Heineken de Schiltigheim se sont mobilisés ce mardi pour protester contre la fermeture annoncée hier par la direction, les acteurs politiques apportent leur soutien aux salariés.

"Notre brasserie a cette identité qu'elle porte depuis plus d'un siècle. C'est ça aussi qu'on arrête", a dénoncé la maire de Schiltigheim, Danielle Dambach, présente ce mardi matin aux côtés des salariés.

La municipalité aux côtés des salariés

Lundi, après l'annonce de la fermeture d'ici trois ans de la brasserie, l'élue avait évoqué un "choc immense". Les salariés mobilisés ce mardi matin ont fait part de leur incompréhension face à cette décision, et de leur inquiétude quant à leur avenir.

"On a déjà un certain âge", confie l'un d'entre eux à BFM Alsace. "Quand ça va fermer, on va avoir cinquante ans. Est-ce qu'on va retrouver quelque chose derrière?"

La maire de Schiltigheim confirme que l'avenir des salariés est une priorité. "L'ensemble de notre équipe municipale est à leurs côtés pour défendre leurs emplois", avait-elle déclaré lundi, ajoutant qu'elle souhaitait "engager un dialogue avec l'ensemble de la direction internationale de Heineken."

Du côté de l'opposition, la situation semble "déjà presque trop tard" pour empêcher la fermeture. "C'est le coup d'après qui m'intéresse", déclare Hélène Hollederer, conseillère municipale d'opposition à BFM Alsace. "C'est comment on évite que ça se reproduise, et comment on travaille avec les chefs d'entreprise pour leur permettre de conserver des sites d'emplois dans nos villes."

Quel avenir pour le site de la brasserie?

Maintenir une activité économique sur le site reste également une priorité pour les acteurs politiques. "Je n'ose pas imaginer une nouvelle friche en plein cœur de notre ville", déplorait lundi Danielle Dambach.

Le député de la 3e circonscription du Rhône Bruno Studer estime quant à lui qu'il "y a des opportunités de développement" pour le site de Heineken. "Pour cela, il faut qu'on analyse la situation. On a un petit peu de temps pour le faire. On sera très attentif à ce qu'Heineken tienne son engagement de transition."

L'avenir du site est également prioritaire pour la Collectivité européenne d'Alsace. "Trouver de nouvelles perspectives, je pense que ça va être nos priorités", déclare Frédéric Bierry, son président. "Tout en étant en soutien des salariés pour que leur engagement soit réellement pris en considération."

Ce mardi matin, plus d'une trentaine de salariés de la brasserie étaient mobilisés sur le site pour dénoncer une décision "soudaine" de l'entreprise. Certains rapportent un sentiment de "haine" envers l'entreprise, qui a annoncé la fermeture sans "aucun message adressé au personnel".

Les négociations avec la direction sur les conditions de la fermeture du site devraient quant à elles commencer d'ici le mois prochain. Les salariés auront l'opportunité d'être reclassés au sein du groupe Heineken, mais tous ne sont pas intéressés par cette possibilité.

Samileï Hoarau avec Laurène Rocheteau