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"Elle est vraiment épuisée": Cécile Kohler est retenue en Iran depuis deux ans

Avec son compagnon, l'enseignante du Haut-Rhin est détenue depuis deux ans jour pour jour en Iran, accusée d'espionnage. Sa famille continue de se mobiliser comme au premier jour pour obtenir sa libération.

731 jours. Ce mardi 7 mai marque les deux ans jour pour jour de la détention en Iran de Cécile Kohler. L'enseignante alsacienne a été arrêtée en 2022 lors d'un voyage touristique dans le pays avec son compagnon Jacques Paris. Accusée d'espionnage, elle est aujourd'hui enfermée à la prison d'Evin à Téhéran.

Chaque jour, sa famille se bat pour obtenir sa libération mais aussi pour avoir des rares nouvelles d'elle. Très peu d'échanges ont pu avoir lieu entre l'Alsacienne et ses proches. Le premier n'est intervenu que six mois après son arrestation. Aujourd'hui, sa famille obtient un appel en moyenne une fois par mois. Un rendez-vous attendu avec impatience, malgré sa courte durée.

"La plupart du temps, la communication est tellement mauvaise qu'on ne peut pas dialoguer correctement", raconte sa sœur Noémie Kohler, également porte-parole du comité de soutien crée en novembre 2022, au micro de BFM Alsace.

"Elle est sous haute surveillance, on le sent. On sent qu'elle est contrainte dans ses paroles. Pour nous, c'est plus des signes de vie que des communications réelles."

Leur dernier appel date du 13 avril dernier et a duré quatre minutes. Néanmoins, ses proches ne voient aucune amélioration dans ses conditions de détention. "On a senti que ça commençait à devenir compliqué, qu'elle était vraiment épuisée", assure sa sœur. "Mais elle insiste toujours à réconforter mes parents, en leur disant qu'elle tient le coup."

"Elle n'a aucune perspective"

Des manifestations sont régulièrement organisées à travers la France pour soutenir l'enseignante du Haut-Rhin, avec un seul espoir en tête: sa libération. Récemment, des concerts de soutien ont eu lieu à l'occasion de ce triste second anniversaire ces samedi 4 et dimanche 5 mai, à Soultz, la ville d'origine de Cécile Kohler.

Un moyen de penser à Cécile Kohler "sur une note plus poétique et optimiste", expliquait déjà Noémie Kohler sur le plateau de BFM Alsace vendredi dernier.

Jamais sa famille n'aurait imaginé, à son arrestation, que sa détention durerait aussi longtemps. "On ne sait pas du tout encore combien de temps ça va durer, des mois, des années", déplore Noémie. "On est terriblement angoissés des conséquences que ça va avoir sur sa santé."

"Les nuits sont dures", confie à son tour la mère de Cécile Kohler, Mireille. Une pétition, lancée début avril, a déjà récolté plus de 30.000 signatures, montrant que l'enseignante et son compagnon Jacques Paris ne sont pas oubliés.

"Ce qui est terrible, c'est que l'on a toujours aucune perspective. Elle n'a aucune perspective", conclut la sœur de l'enseignante.

Aujourd'hui, les deux Alsaciens font partie d'un groupe de quatre ressortissants français actuellement détenus en Iran, aux côtés de Louis Arnaud, et Olivier, dont le nom de famille n’a jamais été révélé.

Isabelle Hautefeuille, avec Juliette Moreau Alvarez