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Disparition de Lina: comment travaillent les plongeurs engagés dans de nouvelles recherches?

Ces gendarmes, spécialisés dans les milieux aquatiques, ont été déployés ce mercredi pour tenter de retrouver la trace de la jeune alsacienne, introuvable depuis samedi.

Après des battues infructueuses, la possibilité de sonder les plans d'eau de la vallée de la Bruche avait été évoquée mardi par Aline Clérot, la procureure de Saverne, au cours d'une conférence de presse. Elle a été confirmée ce mercredi matin.

En ce quatrième jour de recherches depuis la disparition inquiétante de Lina, à Plaine (Bas-Rhin), 15 militaires ont entamé un nouveau ratissage de la zone boisée où son téléphone a émis pour la dernière fois, indique une source proche de l'enquête à BFMTV. Ils sont épaulés par dix gendarmes de la compagnie fluviale de Strasbourg, dont sept plongeurs, arrivés en convoi en début d'après-midi.

Des plongeurs allemands, rattachés à la compagnie fluviale de gendarmerie franco-allemande de Kehl, font également partie des effectifs mobilisés.

Deux plans d'eau passés au peigne fin

Leur mission: passer au peigne fin "deux plans d'eau situés dans le secteur de disparition de la jeune fille", selon la procureure de Saverne. Et notamment l'étang du Breux, au bord duquel s'étend une piste cyclable que Lina était censée emprunter samedi en cheminant vers la gare de Saint-Blaise-la-Roche. Un parcours qu'elle empruntait quotidiennement pour se rendre dans une supérette de cette commune, où elle effectuait un stage depuis le 11 septembre.

Interrogé par l'Agence France-Presse (AFP), le gérant de l'étang du Breux affirme que trois pêcheurs se sont rendus sur les lieux dès 6h le samedi. Ils déclarent ne pas avoir aperçu Lina.

L'un des deux plans d'eau concernés par les recherches occupe une surface d'un hectare, avec 1m60 de profondeur en moyenne. L'autre est plus petit, mais sa profondeur est similaire. Sa surface est estimée à 3000 m², précise ce même gérant à BFMTV.

Dans ce type de cadre, la visibilité est souvent extrêmement réduite sous l'eau. D'autant que chaque mouvement est susceptible de soulever de la vase et de troubler encore un peu plus la vision des plongeurs.

C'est pourquoi ils avancent parfois à tâtons, au ras du sol. Comme pour un ratissage terrestre, ils avancent en ligne et raclent le sol, à la recherche de tout élément saillant. À ce stade, le résultat des recherches aquatiques n'est pas connu.

Lina, une adolescente de 15 ans a disparu sans donner de nouvelles depuis samedi 23 septembre 2023 dans le Bas-Rhin
Lina, une adolescente de 15 ans a disparu sans donner de nouvelles depuis samedi 23 septembre 2023 dans le Bas-Rhin © BFMTV

"Nous n'écartons toujours aucune piste"

Les plongeurs engagés en Alsace ce mercredi sont spécialisés dans ce type de missions d'investigation scientifique sous l'eau. Ils ont été formés dans cette optique au Centre national d'instruction nautique de la gendarmerie, basé à Antibes.

Lors de leur cursus, on leur inculque un savoir-faire technique propre à l'identification et l'exploitation de traces et indices cachés dans l'eau. Ces enquêteurs existent partout en France et appartiennent à des brigades fluviales ou aquatiques.

Comment expliquer leur mobilisation uniquement au quatrième jour de recherche? Leur déploiement requérant des moyens importants, il ne peut être enclenché que sur décision du parquet. Il n'est pas systématique dans la disparition d'adolescents, qui sont en majorité liés à des fugues.

Cette hypothèse, les proches de l'adolescente la balayent. Ce n'est pas le cas de la procureure de Saverne. Comme spécifié par l'intéressée mardi soir, aucune piste n'est à ce jour écartée dans cette affaire.

Alexandra Gonzalez avec Florian Bouhot