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Des capteurs installés sur la cathédrale de Strasbourg pour mesurer l'impact du changement climatique

Depuis le début de la semaine, des capteurs sont installés sur la façade de l'édifice pour mesurer l'humidité et le taux de CO2.

La technologie pour aider à la préservation des monuments historiques. Face à la menace du changement climatique sur la préservation de la cathédrale de Strasbourg, "l’intelligence artificielle est désormais mise à profit pour surveiller et prédire leurs dégradations", explique l'Eurométropole de Strasbourg dans un communiqué.

Comprendre l'impact du changement climatique

La première phase a débuté il y a quelques jours par l'installation sur la cathédrale de sondes et de capteurs. Ce jeudi 18 avril, perché à plus de 100 mètres au-dessus du sols, deux chercheurs ont installé des petits capteurs. Quatre boîtiers qui permettront de mesurer le taux d'humidité, la température et la concentration de C02, au niveau de la flèche de la cathédrale.

"La flèche est soumise à des conditions climatiques assez extrêmes de par sa hauteur. Le grès est aussi un matériau très sensible aux variations de température, d'humidité", explique Adèle Cormier, doctorante, diplômée en chimie des matériaux du patrimoine, au micro de BFM Alsace.

Là est tout l'intérêt de ce projet, observer le grès pour comprendre l'impact du réchauffement climatique sur l'édifice millénaire. La doctorante va collecter et analyser les données.

Ainsi, "tous les trois à six mois", elle va "venir faire des mesures physico-chimiques sur chacune des faces étudiées pour connaître l'état d'altération et commencer à alimenter des modèles informatiques avec les données que l'on obtient", poursuit Adèle Cormier.

Anticiper l'état de la cathédrale dans les années à venir

L'objectif est d'anticiper l'évolution de l'état de la cathédrale d'ici 30 à 40 ans. Un travail d'autant plus important que l'édifice commence déjà à se détériorer. Le principal ennemi de la pierre: l'eau et son ruissellement.

Mathieu Baud, conservateur la Fondation de l'Oeuvre Notre Dame, montre à la caméra de BFM Alsace, une "fissure liée à l'altération de l'élément métallique qui retient la pierre". "C'est dû à l'humidité qui arrive à pénétrer le matériau poreux, à rejoindre l'élément en fer forgé", détaille le conservateur.

Une fissure à la cathédrale de Strasbourg en avril 2024.
Une fissure à la cathédrale de Strasbourg en avril 2024. © BFM Alsace

Pour l'heure le lien avec le réchauffement climatique reste à établir. On parle ici de conservation préventive.

"Si on continue à rejeter tel type de polluant dans l'atmosphère, avec l'augmentation des pluies et de l'humidité, on va peut-être accélérer de tant de temps, sur tel type de matériaux poreux, la pénétration de ces polluants et donc les phénomènes d'altération et donc un coût économique de restauration, de prévention", avance Mathieu Baud, conservateur la Fondation de l'Oeuvre Notre Dame.

Deux autres sites dans le centre et le sud de la France seront aussi évalués. Les résultats de l'étude, devraient être connus d'ici trois ans.

Lucie Jung avec Alicia Foricher