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Colmar: un homme jugé pour avoir défenestré sa compagne du 8e étage d'un immeuble en 2021

La cour d'assises.

La cour d'assises. - Jacques Demarthon © 2019 AFP

L'homme de 53 ans encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict est attendu mercredi.

"Je regrette, je ne lui ai jamais voulu de mal": un homme de 53 ans est jugé jusqu'à mercredi aux assises du Haut-Rhin pour avoir défenestré sa compagne au huitième étage d'un immeuble de Colmar, en juin 2021.

"Je n'ai jamais voulu le décès de Doris, c'est quelqu'un que j'adorais. On s'appréciait et faisait beaucoup de choses ensemble. C'est clair que l'alcool n'a pas aidé...", a déclaré lundi devant la cour Thomas Fels.

Le 3 juin 2021, des voisins l'avaient vu faire basculer dans le vide Doris Voinson, âgée de 48 ans, avant de lancer en sa direction des canettes de bières. Tombée sur le toit d'une salle de sport, la victime n'avait pas pu être réanimée.

Déjà condamné pour violences conjugales

Tous deux sujets à une addiction à l'alcool, Thomas Fels et Doris Voinson s'étaient rencontrés en février 2016, au pavillon psychiatrique de l'hôpital Pasteur de Colmar, après des tentatives de suicides.

Le soir des faits, l'homme était sous le coup d'une interdiction de contact avec sa compagne, après une précédente condamnation, en 2019, pour des faits de violences conjugales.

Le couple avait repris contact trois jours avant le drame, et s'était copieusement alcoolisé: les analyses ont révélé des taux de 2,5 grammes d'alcool par litre de sang pour lui, 2,77 pour elle.

"On avait du mal à respecter l'interdiction de se voir, parce qu'on avait besoin l'un de l'autre. Quand elle m'appelait, c'est qu'elle était au bord du trou. Je n'éprouvais pas de pitié, mais de l'amour", a assuré l'accusé, défendu par Thierry Gross.

"Ce n'est pas un accident, mais un meurtre"

Devant la cour, présidée par Christine Schlumberger, il s'est dit incapable de "revisualiser la scène", et a contesté l'intention de donner la mort, allant jusqu'à évoquer à plusieurs reprises un "accident". Une version qui contraste avec les propos tenus au cours de l'enquête: au premier policier qui l'auditionnait, il avait indiqué avoir soulevé les jambes de la victime pour la faire basculer dans le vide.

"Ce n'est pas un accident, mais un meurtre", martèle Estelle Huber, avocate de l'unique partie civile, le jeune fils de Doris Voinson. "Ce qui lui importe est que l'accusé reconnaisse enfin la vérité, qu'il admette clairement qu'il a tué sa maman."

Les proches appelés à témoigner lundi ont dépeint un accusé à deux visages, sociable et agréable à jeun, mais agressif lorsqu'il a bu. Thomas Fels encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict est attendu mercredi.

E.R. avec AFP