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Le maire de Colmar condamné à six mois d'inéligibilité pour tentative de détournement de fonds publics

Le maire de Colmar Éric Straumann a été reconnu coupable de tentative de détournements de fonds publics ce lundi 25 mars et a été condamné à six mois d'inéligibilité et 5.000 euros d'amende, dont 2.000 avec sursis.

Le maire de Colmar Éric Straumann (LR) a été condamné ce lundi 25 mars par le tribunal correctionnel de Mulhouse (Haut-Rhin) à 5.000 euros d'amende, dont 2.000 euros avec sursis, et six mois d'inéligibilité avec sursis pour "tentative de détournement de fonds publics".

"Je vais faire appel de cette condamnation", a réagi Éric Straumann, estimant que "l'infraction n'est pas caractérisée".

L'affaire commence avec la décision, prise juste avant les élections municipales de juin 2020 par le prédécesseur d'Éric Straumann, Gilbert Meyer, d'augmenter rétroactivement les indemnités de son chef de cabinet Joël Munsch.

Cette décision avait été entérinée par deux arrêtés municipaux, peu de temps avant que Gilbert Meyer ne soit remplacé par Éric Straumann à la mairie. Gilbert Meyer était décédé quelques semaines plus tard, en septembre 2020.

Alerté par ses services, le nouveau maire Éric Straumann avait annulé en septembre la décision de son prédécesseur, ce qui n'a pas empêché les poursuites à son encontre. "Nous contestons toute forme de responsabilité pénale", a déclaré Pierre Schultz, l'avocat de l'élu.

"Nous allons interjeter appel"

Éric Straumann "a hérité d'une situation juridique dont il n'est pas à l'origine puisque les arrêtés municipaux ont été pris par son prédécesseur. À l'époque il y avait une transition à la mairie. La question était posée de savoir s'il fallait exécuter ces arrêtés. Dans le cadre de sa prise de fonction, ce n'était pas un dossier prioritaire", a poursuivi l'avocat.

"Il a tergiversé quelques jours, il a pris des avis juridiques, mais il n'y avait aucune tentative de détournement de biens publics", a-t-il assuré. "En plus, les arrêtés ont été retirés, il y a zéro préjudice pour la collectivité parce qu'il n'y a pas eu de versement".

L'ex-chef de cabinet, Joël Munsch, a lui aussi été condamné, à 3.000 euros d'amende et trois ans d'inéligibilité, avec exécution provisoire, pour complicité de tentative de détournement de fonds publics.

"Nous allons interjeter appel", a indiqué son avocat Thomas Grimal. "Joël Munsch n'avait pas conscience de l'illégalité de sa demande formulée et la plupart des personnes des différents services sont aussi étonnées que la rétroactivité d'une indemnité soit impossible, puisqu'il semblerait que ce soit (une pratique) habituelle".

JMA avec AFP