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"Ça va être une belle aventure": après un pari raté, un supporter de Strasbourg promet de rallier Paris à Brest à pied

Loris, jeune colmarien, était convaincu que le club finistérien finirait la saison 2022/2023 en Ligue 2. Il se lancera samedi dans un périple de trois semaines jusqu'au stade Francis Le Blé.

Attablé à un bar, entouré d'amis, Loris ne décolle pas ses yeux de l'écran de télévision. En cette après-midi du 4 septembre 2022, le Racing club de Strasbourg, son club de cœur, se déplace dans l'antre du Stade brestois, le stade Francis Le Blé.

D'entrée de jeu, les Bretons ouvrent le score par l'intermédiaire de Pierre Lees-Melou. Les Alsaciens recollent peu avant la demi-heure de jeu grâce à Ludovic Ajorque. Trois minutes plus tard, le Strasbourgeois Sanjin Prcic est exclu. Le tableau d'affichage restera figé jusqu'au coup de sifflet final.

Loin d'être impressionné par la performance des adversaires du soir, Loris, alias RaCingScope sur les réseaux sociaux se fend d'un tweet, sans savoir que le destin des deux clubs sera lié toute la saison: "Si Brest ne finit pas en Ligue 2 à la fin de la saison, je m'engage à faire Paris-Brest à pied pour aller voir le premier match de la prochaine saison de L1 au stade Francis Le Blé".

La publication ne passe pas inaperçue

Le 21 mai 2023, à l'issue de la 36e journée de championnat, le Stade Brestois valide mathématiquement son maintien en Ligue 1. L'état-major du Racing club de Strasbourg, lui, sait qu'il devra encore batailler pour figurer dans l'élite du football français la saison suivante.

"J'ai tweeté ce truc en étant persuadé que Brest allait descendre, sourit Loris au micro de BFM Alsace. C'était vraiment la pire équipe que j'avais vu jouer depuis très, très longtemps."

Avec près de 4000 abonnés sur Twitter, sa publication ne passe pas inaperçue. Elle est même repostée par le compte officiel du Stade Brestois.

Paris-Brest? "Ça sonnait bien"

Pas du genre à se défiler, Loris entend bien tenir parole. Il a préparé son paquetage cette semaine. Direction Paris. "C'est les premières foulées de mon périple", fait remarquer Loris en marchant vers la gare de Colmar.

Mais au fait, pourquoi Paris-Brest? "Ça sonnait bien, convient le supporter du Racing. C'est le nom d'un dessert, en plus, que je n'ai jamais goûté. Donc j'espère que les Brestois vont m'en offrir quand j'arrive."

Son périple, dont il proposera notamment un suivi sur Instagram et Tik Tok, il l'a simplement préparé via Google Maps. Au programme: environ 30 kilomètres au quotidien pour rallier le stade Francis Le Blé.

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Départ programmé samedi

Il s'élancera samedi et parcourra 19 étapes. Loris vise une arrivée à Brest le vendredi 11 août. Comptant pour la 1ère journée de la saison 2023/2024, le match des Finistériens face à un autre Racing, le Racing club de Lens, auquel il assistera peut-être, ne disposant pas encore de date et d'horaire précis.

"Je suis sûr que ça va être une belle aventure, se réjouit l'Alsacien. Je vais rencontrer des gens super. De toute façon, je suis obligé de rencontrer des gens parce qu'il faut qu'ils m'hébergent, donc je pense que je vais trouver à chaque étape."

Pas rancuniers pour un sou, certains supporters brestois ont promis de lui offrir le gîte et le couvert. Peut-être regretteront-ils leur hospitalité si Strasbourg s'impose au stade Francis Le Blé le week-end du 12 novembre. S'il ne se trouve pas dans les tribunes de l'enceinte brestoise, Loris sera sans aucun doute devant sa télévision, ou celle d'un bar, à Colmar.

Une cagnotte ouverte
La "Randoscope", le nom donné par Loris à son périple, est assortie d'une cagnotte au profit de La Main du Cœur, une association dédiée à des enfants alsaciens défavorisés. Les fonds récoltés permettront de financer les sorties, le transport, le matériel et l'accès à l'éducation et à l'emploi des bénéficiaires de l'association.

Joseph Pasquier avec Florian Bouhot