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"Ça ne règle rien": la mairie de Strasbourg dénonce des transferts de personnes sans-abri venant de Paris

Invitée de BFM Alsace vendredi 29 mars, Floriane Varieras a dénoncé le transfert de personnes sans-abris de Paris à Strasbourg. Elle explique que le Bas-Rhin n'a pas les moyens d'accueillir tout le monde.

La situation ne s'arrange pas dans le Bas-Rhin. Invité de BFM Alsace vendredi 29 mars, Floriane Varieras, adjointe à la mairie de Strasbourg en charge de la ville inclusive, est revenue sur le transfert de personnes sans-abri de Paris à Strasbourg.

"C'est surtout un déplacement du problème plutôt que de le résoudre. Le problème du sans-abrisme ne va pas se régler juste par des 'sas régionaux'", indique l'adjointe à la mairie de Strasbourg en charge.

"On le voit, les SAS régionaux ça fait un an qu'ils sont en opération, ça fait un an que pour nous la situation est de pire en pire. La situation est aussi de pire en pire à Paris, on l'a vu, ils ont fait une Nuit de solidarité y'a quelques mois, c'est +17% de personnes qui vivent dehors recensées", ajoute-t-elle.

2.500 personnes dans des hôtels

Pour Floriane Varieras, la solution de déplacer les personnes sans-abri "n'en n'est pas une". "Ça ne règle rien et ça crée de l'émoi. La solidarité territoriale je la comprends et elle est nécessaire. Le problème c'est qu'on n'a pas les moyens en face", ajoute-t-elle.

Dans le Bas-Rhin, 2.500 personnes sont hébergées toutes les nuits dans des hôtels. "Ce fonctionnement ne peut pas continuer, on est déjà dans un territoire très tendu. Ces personnes devraient être dans des structures d'hébergements adaptées pour permettre leur insertion. À ces 2.500, rajouter des centaines de personnes tous les mois, les mois et demi, ça pose question", termine l'adjointe à la maire de Strasbourg.

Plusieurs associations et ONG, qui se sont regroupées au sein d'un collectif baptisé "Le revers de la médaille", dénoncent un "nettoyage social" de l'Île-de-France avant les JO de Paris.

"Sur le terrain, nous constatons des effets très préoccupants de la préparation des Jeux en Île-de-France: expulsions forcées de populations en situation d’habitat informel et précaire, éloignement des personnes en situation de rue ou que l’on voudrait invisibiliser de l’espace public", peut-on lire sur leur site.

Des nouveaux "sas d'accueil temporaire régionaux"

Dans l'objectif de désengorger l'Île-de-France, le gouvernement a demandé aux préfets en mars 2023 de créer de nouveaux "sas d'accueil temporaire régionaux". L'idée est de créer environ 500 places dans ces nouvelles structures dans toutes les régions, à l'exception des Hauts-de-France, de l'Île-de-France et de la Corse, pour y "orienter des personnes prises en charge lors des opérations de mise à l'abri conduites en Île-de-France".

Une mesure dénoncée par certains maires, comme celui LR d'Orléans (Loiret). "À peu près toutes les trois semaines, nous avons un car qui vient de Paris, affrété par les services de l’État, et qui les amène ici à Orléans. C'est très choquant, 500 personnes seraient arrivées depuis Paris ou la région parisienne", a-t-il dénoncé.

La préfecture du Loiret a démenti ce mardi 26 mars que l'arrivée de migrants à Orléans venant de Paris était liée à la tenue des Jeux olympiques.

Marine Langlois