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Augmentation des charges, prix de l'énergie: l'inquiétude des producteurs de lait alsaciens face à l'inflation

Les producteurs vont entamer des négociations avec la grande distribution au mois de septembre. Ils demandent un alignement sur les prix des pays européens voisins.

C'est un véritable coup dur pour les producteurs de lait alsaciens. Avec l'inflation, les coûts de production ont drastiquement augmenté, et l'impact se fait ressentir sur les salaires des agriculteurs.

Augustin Wack, jeune producteur de lait de Mittelschaeffolsheim (Bas-Rhin), s'occupe de 75 vaches avec son père. Ces derniers mois, il a vu le prix de l'alimentation des vaches augmenter de 30%. Le carburant pour son tracteur est quant à lui deux fois plus cher.

D'autres coûts viennent s'ajouter à ces charges, comme l'engrais pour la culture des plantes, les emballages, ou même l'électricité nécessaire pour faire fonctionner la machine à traire.

"Les charges ont explosé", déplore Augustin Wack au micro de BFM Alsace. "On essaie de jongler au mieux, mais la variable d'ajustement, c'est notre salaire."

15 centimes de moins qu'en Allemagne ou en Belgique

Car même si le prix du lait a lui aussi augmenté, cette hausse n'est plus suffisante pour compenser le coût des charges. Les producteurs demandent donc un ajustement du prix du lait à la vente.

"Les charges explosent, comme partout. Notre prix du lait, lui, n'a pas augmenté comme partout", poursuit Augustin Wack. "Ce serait un juste retour des choses d'avoir un prix du lait équivalent pour qu'on puisse vivre dignement de notre métier."

D'autant plus que le prix du lait est inférieur en France par rapport aux autres pays européens: en moyenne entre 70 et 75 centimes en France, quand il peut atteindre 99 centimes chez nos voisins.

"Après, il y a des laits un peu plus spéciaux qui dépassent l'euro. Mais aujourd'hui, le prix moyen d'un litre de lait est quand même inférieur en France d'environ quinze centimes par rapport à ce qu'on peut trouver en Allemagne, en Belgique ou aux Pays-Bas", explique Didier Braun, producteur de lait et vice-président de la FDSEA (Fédération Départementale des Syndicats d'Exploitants Agricoles).

Des négociations sont prévues au mois de septembre avec la grande distribution, et les agriculteurs comptent bien se faire entendre.

"Si les grandes surfaces ne prennent pas conscience de nos charges qui explosent, et le prix du lait en face qui n'est pas bon, on verra pour la suite ce qu'on peut faire comme autres actions", déclare Augustin Wack.

Virgil Schneckenberger, Charlotte Baechler avec Laurène Rocheteau