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"Anti-poils", "minceur": à Strasbourg, des militantes font la chasse aux publicités "sexistes"

Stickers, inscriptions au marqueur effaçable... les membres de la brigade arpentent les rues pour dénoncer les publicités jugées sexistes à Strasbourg.

Un petit groupe se balade à vélo, les yeux grands ouverts dans les rues de Strasbourg. "Il y a quelqu’un qui disait 'il n’y a pas trop de pubs sexistes'", souffle une des participantes devant un arrêt de bus de la ville.

Face au groupe, l'affiche d'une femme en sous-vêtements. Elle pose pour une célèbre marque de lingerie. La publicité n’échappera pas au sticker "sexiste" de la brigade de l’association Résistance à l’agression publicitaire.

"La sexualisation dans les pubs est un vrai sujet"

Une fois le sticker collé, les membres du collectif inscrivent leurs arguments avec un feutre effaçable à l’eau sur l’affiche.

"Ce qui m’interpelle, c’est la place du produit vendu sur la taille de l’affiche, explique une participante à BFM Alsace. La femme est beaucoup plus présente que l’objet même qui est vendu et on peut s’interroger sur ce qui est réellement vendu."

Ces actions visent à faire réfléchir les passants selon les participantes. "La sexualisation dans les pubs est un vrai sujet, explique Clémence Tanneau, membre du collectif. La place des femmes dans la publicité est un vrai sujet. On ne peut pas supprimer la pub, mais on peut au moins permettre aux gens de réfléchir sur la place de la pub dans l’espace public et dans leur quotidien."

Un observatoire où soumettre des exemples de publicités sexistes

Les membres de l’association ne partent jamais à la chasse aux publicités sexistes sans leur appareil photo. Une affiche attire d'ailleurs leur attention. La place de la femme sur cette publicité serait trop prépondérante par rapport au produit vendu pour les militants. Charlotte Ribaute, co-présidente RAP au niveau national, appuie sur le déclencheur. La photo est prise et sera envoyée à un observatoire auquel elle participe.

Chacun peut à travers cette plateforme soumettre des exemples de publicités jugées sexistes. Un rapport d’analyse sera alors réalisé par Résistance à l’agression publicitaire au niveau national.

"Ce que l’on cherche à pointer du doigt, c’est aussi qu’on utilise des corps humains pour nous vendre des produits. Est-ce qu’on a besoin de passer par ça et par un stéréotype des corps pour arriver à des fins commerciales, se demande Charlotte Ribaute. Cela façonne notre manière de penser les gens et les corps et ça influence la façon dont nous nous on va pouvoir se voir nous-même et voir les autres."

Charlotte Lesage