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La future ligne de TGV Paris-Berlin ne passera "probablement" pas par Strasbourg

La gare de Strasbourg (photo d'illustration)

La gare de Strasbourg (photo d'illustration) - BFM Alsace

Un accord a été trouvé entre l'exploitant public allemand Deutsche Bahn et la SNCF. La maire de Strasbourg déclare à BFM Alsace que "le combat continue".

La future ligne de TGV Paris-Berlin ne passera "probablement" pas par Strasbourg, a déclaré jeudi l'exploitant public allemand Deutsche Bahn, mentionnant un "accord" avec la SNCF. Une information qui a fait réagir en Alsace, en particulier à Strasbourg où de nombreux élus avaient milité pour que cette ligne traverse la région, sans succès.

Une décision incompréhensible pour l'édile de la ville, Jeanne Barseghian. "On ne baisse pas les bras, le lobbying continue plus que jamais", déclare-t-elle à BFM Alsace.

"J'ai déjà mobilisé une dizaine de maires français et allemands, de nombreux députés français et allemand, les ministères... La région Grand Est est à nos côtés, donc le combat continue", ajoute-t-elle.

"Un autre choix de tracé est incompréhensible"

"Pour une réalisation rapide de la nouvelle liaison directe Paris-Berlin, la SCNF et la Deutsche Bahn se sont mises d'accord pour étudier d'abord la connexion des lignes existantes Paris-Francfort et Francfort-Berlin", a déclaré un porte-parole du groupe allemand à l'AFP.

Le futur TGV roulera donc "probablement via Sarrebrück", une ville allemande située plus au nord, plutôt que par Strasbourg et Karlsruhe, a-t-il ajouté. Sollicitée, la SNCF n'a pas souhaité faire de commentaires.

Paris et Berlin doivent être reliées par un nouveau train de nuit en décembre 2023 et par une nouvelle ligne de TGV fin 2024, mais le tracé de cette dernière a fait l'objet de nombreux débats ces derniers mois.

Les mairies de Strasbourg et de la ville allemande voisine de Karlsruhe, ainsi que plusieurs députés et élus des deux régions frontalières, ont exprimé dans une lettre ouverte fin mai leurs inquiétudes de voir la future ligne TGV leur échapper.

"Un autre choix de tracé est incompréhensible et incohérent", avaient déclaré Jeanne Barseghian, maire EELV de Strasbourg, Franck Mentrup, son homologue de Karlsruhe, et plus d'une vingtaine d'élus locaux, mettant en avant la dimension européenne de la ville.

L'entourage du ministre français des Transports Clément Beaune a indiqué à l'AFP que "la priorité du ministre et du gouvernement demeure un passage par Strasbourg", précisant que "c'est la demande qui a été exprimée clairement à la SNCF".

La Deutsche Bahn défend depuis le début le trajet via Sarrebrück, arguant du fait que le futur train de nuit "passerait par Strasbourg" et que "deux tiers des trains français longue distance" passaient déjà la frontière par ce chemin.

"Optimiste pour Strasbourg"

Aucune décision finale n'a toutefois pour le moment été prise, assure la Deutsche Bahn. Après une réunion mercredi avec le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou, la mairie de Strasbourg a d'ailleurs assuré jeudi dans un communiqué que restait "ouverte la possibilité d'une liaison Paris-Strasbourg-Berlin, dès lors que l'ensemble des parties prenantes (...) parviennent à en définir les modalités de mise en oeuvre".

"Je ne peux pas imaginer qu'on passe outre l'accessibilité de la capitale européenne à Strasbourg", a réagi jeudi auprès de l'AFP Jeanne Barseghian, qui a "le sentiment que c'est plus compliqué côté allemand, du côté de l'État fédéral et de la Deutsche Bahn".

"Je me refuse à croire que c'est plié" et "je reste toujours optimiste pour Strasbourg", a-t-elle insisté. Mais ça nécessitera "une bonne coordination des deux États, des deux gouvernements, français et allemand, et évidemment aussi entre les deux opérateurs ferroviaires".

À l'inverse, le maire de Metz, ville voisine de Sarrebrück, l'ex-LR François Grosdidier, s'est réjoui dans un communiqué de la perspective d'un TGV passant par ses terres, saluant une nouvelle "positive" qui "contribuera à renforcer le maillage de transport et les opportunités d'intermodalité dans la région".

Il n'existe pas à l'heure actuelle de train direct entre Paris et Berlin. Il faut plus de huit heures pour joindre les deux villes avec au moins un changement.

S. B. avec AFP