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Lampedusa: comment vont être pris en charge les migrants à Menton

200 personnes par jour seront prises en charge au maximum, dans cet espace qui se situera à Menton, près de la frontière italienne.

"Il n'y a aucune réquisition en cours pour la création d'un camp de migrants à Menton, ni ailleurs dans le département", a expliqué Bernard Gonzalez, préfet des Alpes-Maritimes, dans une conférence de presse ce lundi soir. Pour autant, des locaux, dans cette commune, vont bien être occupés pour placer temporairement les "personnes interpellées dans un environnement matériel qui soit plus adapté".

"Nous avons un nombre d’interpellations qui, ces derniers temps, a augmenté. Du 8 au 14 septembre, nous avons un chiffre de près de 1.500 interpellations qui ont été réalisées. Et les locaux de la police aux frontières sont un peu exigus pour abriter l’ensemble des personnes interpellées", précise le préfet.

C'est donc pour ces raisons que la préfecture cherche des locaux supplémentaires. Ils n'ont pas encore été choisis, mais ils permettront d'installer au moins 150, voire 200 personnes par jour, au maximum. Cet espace, qui a vocation à être temporaire, sera installé à quelques centaines de mètres de la frontière italienne sous la forme d'une extension du local du commissariat déjà existant. Les exilés pourront être accueillis dans des algecos ou des tentes.

Une "solution transitoire"

"Il est vrai que nous avons contacté une association de protection civile pour qu’elle soit à même de venir en aide à la police aux frontières dans des locaux qui restent à définir. Il n’est pas question de créer un camp de migrants, c’est seulement pour pouvoir être plus opérationnels dans le cadre des procédures de non-admission des personnes interpellées et pouvoir les remettre aux autorités italiennes dans les meilleurs délais", ajoute le préfet.

Maire de Menton et président de la communauté de la Riviera française, Yves Juhel a tenu à préciser ce lundi soir qu'il n'était pas question d'une "installation de camps de migrants", notamment "sur le stade Rondelli, qui n'a pas d'assainissement, est en zone inondable et soumis à de forts coups de mer".

Dans un communiqué publié sur Facebook, l'élu convient néanmoins qu'une "parcelle municipale à côté du poste frontière" pourrait être mise à disposition.

Le maire de Menton insiste sur le fait que c'est une "solution transitoire", dont l'objectif est de permettre d'étudier la situation administrative des migrants. "Ils seront encadrés par une compagnie de CRS, sans possibilité d'aller et venir sur notre territoire. Si leur demande n'est pas valide, ils seront raccompagnés par les autorités à la frontière italienne", complète-t-il.

Des milliers de migrants à Lampedusa

Les interpellations étaient déjà nombreuses, mais elles sont encore plus "denses" après l'arrivée de milliers de migrants sur l'île italienne de Lampedusa ces derniers jours.

"L'immigration irrégulière est un défi européen qui a besoin d'une réponse européenne", a rappelé ce dimanche Ursula von der Leyen, lors d'une conférence de presse alors que l'Italie a accueilli près de 130.000 migrants depuis janvier.

L'île est sous tension ces derniers jours, après l'arrivée d'environ 8500 migrants entre lundi et mercredi dernier, le centre d'hébergement ne contenant que 400 places. Encore 1500 personnes sont présentes ce dimanche, selon la Croix Rouge italienne (CRI).

Benoît Ruiz