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J'achète, j'achète pas? Nothing Phone (2): un smartphone original conçu... pour rester posé

Nothing Phone (2)

Nothing Phone (2) - Nothing

Un an après sa première tentative, la jeune entreprise Nothing sort déjà un nouveau smartphone. Le Phone (2) joue la carte de l'originalité avec une interface lumineuse au dos pour se démarquer.

Si vous êtes passé à côté du Nothing Phone (1), voici l’occasion de vous rattraper avec son successeur. Le Nothing Phone (2), conçu par les anciens de OnePlus, améliore sa première mouture en tous points et brille par son design original, notamment son Glyph au dos, une interface lumineuse qui a pour mission de vous tenir éloignés de l’écran en allant à l’essentiel au quotidien.

Paradoxal pour un fabricant de smartphones? Oui, mais une philosophie solide et ancrée jusque dans la conception même de l’appareil. Le Nothing Phone (2) est un appareil haut de gamme qui ne lésine sur rien pour être bon en tous points (ou quasi). Le tout pour un prix un peu plus élevé que son prédécesseur, mais plus contenu que la concurrence (à partir de 679 euros).

Les atouts

Design: la palme de l'originalité

Regardé de profil, le Nothing Phone (2) passe ni plus ni moins que pour un énième clone de l’iPhone avec ses bords droits et coins arrondis, son châssis métallisé. Il est disponible en noir ou en blanc avec une finition assez premium, en verre Gorilla Glass renforcé de chaque côté pour contrer les chocs. Le capteur d'empreintes se situe sous l'écran et fonctionne plutôt efficacement. Le dos est arrondi et offre ainsi une prise en main agréable qui empêche malgré tout l’effet savonnette. Tout de verre vêtu, l’appareil n’est pas le plus léger du marché (201 g).

A gauche, le Nothing Phone (1) - A droite, le Nothing Phone (2) avec une interface Glyph plus élaborée
A gauche, le Nothing Phone (1) - A droite, le Nothing Phone (2) avec une interface Glyph plus élaborée © Tech&Co

Il embarque un écran OLED de 6,7 pouces (contre 6,5 pouces pour le Phone (1)) avec un taux de rafraîchissement adaptatif de l’image (10-120 Hz) qui permet d'adapter l’affichage à votre activité et ainsi -et surtout- de limiter la consommation. Le tout avec un poinçon central en haut qui abrite une caméra selfie (16 Mpx) qui aura une légère tendance à lisser le visage du sujet photographié. Ce smartphone 5G n’affiche qu’une certification IP54 qui ne permet pas une résistance à l’immersion, mais tolère quelques grosses éclaboussures au grand maximum.

Des airs d'iPhone ? Les fondateurs de Nothing n'ont jamais caché leur admiration et le Phone (2) s'en inspire clairement
Des airs d'iPhone ? Les fondateurs de Nothing n'ont jamais caché leur admiration et le Phone (2) s'en inspire clairement © Tech&Co

L'interface Glyph, la bonne idée

C’est la petite coquetterie du Nothing Phone (2) et son signe distinctif. L’interface Glyph n’est pas inédite. Motorola se sert aussi de l’arrière du smartphone et des LED de l’appareil photo pour signaler des notifications quand l’appareil est posé sur la face avant. Mais Nothing a le mérite de pousser le concept beaucoup plus loin.

Le dos est donc bardé de multiples bandes LED qui vont s’allumer de manière spécifique quand vous recevez un appel (sonnerie et animation lumineuse au choix), une notification, mettez l'appareil en charge, déclenchez un minuteur avec la jauge d’avancée du chronomètre. Les LED permettent même de faire office de lampe torche ou bien de "ring light" (pour enregistrer une vidéo) de manière assez convaincante et efficace.

Les zones de LED au dos du Nothing Phone (2) s'allument selon que vous receviez un mail, un appel ou que vous soyez en charge
Les zones de LED au dos du Nothing Phone (2) s'allument selon que vous receviez un mail, un appel ou que vous soyez en charge © Tech&Co

Il n’est pas encore possible de se servir du Glyph comme bon vous semble. À terme, l’interface devrait s’enrichir d’autres astuces de fonctionnement. Pour le moment, cela reste sympathique, mais pas encore apte à tout remplacer pour détourner notre regard de l’écran.

Puissance sur le fond et la forme

Après avoir équipé son premier modèle d’une puce milieu de gamme, l’entreprise britannique a revu sa copie et le Nothing Phone (2) s'appuie sur un processeur Snapdragon 8+ Gen 1. Ce n’est pas le plus puissant de Qualcomm, mais la version 2022, largement suffisante pour le jeu. L’appareil ne souffre d’aucune lenteur ni chaleur, tient longtemps et est capable de tout avec une certaine fluidité. Il est de plus compatible Wifi 6 et Bluetooth 5.3.

Nothing OS 2.0 est la bonne découverte du Phone (2)
Nothing OS 2.0 est la bonne découverte du Phone (2) © Tech&Co

On apprécie surtout son interface logicielle. Le mobile tourne sous Android 13 avec une surcouche maison bien pensée et simplifiée, Nothing OS 2.0. Vous pouvez ajouter de multiples widgets (météo, heure, rendez-vous, photos, etc.), profiter d’icônes d’application rondes et monochromes pour ne pas être “distrait” par les multiples couleurs de votre page d’accueil. Dommage que l’aspect noir et blanc ne fonctionne qu’avec certaines applications et pas l’ensemble.

Le Nothing Phone (2) permet de mettre de nombreux widgets pour aller à l'essentiel
Le Nothing Phone (2) permet de mettre de nombreux widgets pour aller à l'essentiel © Nothing

Nos réserves

Une photo qui peut bien mieux

À l’heure où les smartphones veulent se montrer de plus en plus performants en photo, le Phone (2) se contenterait presque du minimum avec ses deux capteurs (principal de 50 Mpx et ultra grand-angle de 50 Mpx), mais pas de téléobjectif donc de zoom. Les photos sont plutôt efficaces de jour avec un rendu des couleurs agréables, mais un peu de surexposition flatteuse. Le Mode 50 Mpx ne montre pas une différence folle entre les clichés par rapport au mode Photo standard.

Le mode portrait du Nothing Phone (2)
Le mode portrait du Nothing Phone (2) © Tech&Co
Photo prise au Nothing Phone (2)
Photo prise au Nothing Phone (2) © Tech&Co

Le soir venu, c’est là que le bât commence à blesser. Si vous êtes dans un environnement bien éclairé (ou à la tombée de la nuit), le Phone (2) s’en sort honorablement.

Photo prise de nuit avec le Nothing Phone (2)
Photo prise de nuit avec le Nothing Phone (2) © Tech&Co

Dès qu’il fait trop sombre, c’est vite catastrophique, avec du bruit, trop de grain et un flou marqué, une scène globalement difficile à percevoir dans le meilleur des cas ou sur-éclairée artificiellement.

Photo prise avec le Nothing Phone (2) de nuit sans éclairage
Photo prise avec le Nothing Phone (2) de nuit sans éclairage © Tech&Co

Pas de chargeur

C’est sympathique de pousser le détail jusque dans l’emballage ultra-fin qui s’ouvre telle une surprise la première fois. Cela contribue à l’expérience unique du produit et donne une sensation de cadeau qu’on découvre. Mais qui dit finesse de la boîte dit forcément absence du chargeur. On n’y trouve que le câble et un très beau pic pour ouvrir la trappe à carte SIM, située sur la tranche inférieure. Dommage d’avoir cédé à la mode du retrait de l’adaptateur secteur.

Conclusion

Le Nothing Phone (2) est un très beau smartphone qui brille par son originalité. Il sait tout faire et plutôt bien, même s’il ne faudra pas oublier de faire la dernière mise à jour pour profiter d’un appareil amélioré (de bon augure pour la suite). Celui-ci n’est pas encore au niveau de ceux des Samsung Galaxy S ni des iPhone, d’un Honor ou d’un Xiaomi plus onéreux que lui. Le Phone (2) est un bon appareil du haut du milieu de gamme ou une très bonne entrée du haut de gamme, c’est selon chacun.

Nothing Phone (2)
Nothing Phone (2) © Nothing

Pour sa gamme tarifaire, il n’a pas vraiment de défauts majeurs à signaler et quelques atouts non négligeables. Cependant, c’est aussi son prix qui peut être un handicap. À part sur le site de Nothing où la configuration de base est vendue (6 Go de RAM/128 Go de stockage), il est affiché à 729 euros (12 Go de RAM/256 Go de stockage) ailleurs et même 849 euros (512 Go).

Si vous cherchez un très bon appareil photo le Google Pixel 7 est moins cher et bien meilleur (autour de 550 euros), ou encore son petit frère, le Pixel 7a, pas exempt de quelques reproches, mais fait mieux pour 479 euros, avec quelques concessions en puissance notamment.

Melinda Davan-Soulas