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Scandale dans les Ehpad: des élus réclament une commission d'enquête parlementaire

Quelques semaines après les révélations de maltraitances dans les Ehpad du groupe privé Orpea, des élus publient une tribune pour demander la mise en place d'une commission d'enquête parlementaire sur le sujet.

Le scandale Orpea bientôt à l'Assemblée? Des élus, syndicalistes et représentants associatifs publient ce mardi une tribune dans Le Monde pour demander une commission d'enquête parlementaire sur les accusations de maltraitances dans les Ehpad du groupe privé. Celles-ci avaient été révélées dans le livre Les Fossoyeurs, de Victor Castanet.

"Les accusations contenues dans cet ouvrage sont graves. (...) Sans attendre, la nation, par l’intermédiaire de ses représentants, doit interroger les dirigeants du groupe Orpea. Sans attendre, la nation doit comprendre comment ce groupe a géré son argent, de l’argent public", écrivent les signataires, parmi lesquels on retrouve Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, Annie Vidal, députée LaREM ou encore Stéphane Viry, député LR.

S'inspirer des précédents scandales sanitaires

Pour justifier cette demande, les auteurs de la tribune expliquent qu'il n'y a que par ce biais que les dirigeants d'Orpea pourront être auditionnés "immédiatement et sous serment" de manière à faire "peser une responsabilité pénale sur leurs propos". Ils assurent de plus que la commission d'enquête serait complémentaire avec celle lancée par le Sénat, qui se limite à "la politique de contrôles des Ehpad".

Selon les signataires, cette demande est d'autant plus légitime que des scandales sanitaires récents, "de la crise de la 'vache folle', en 2001, à la gestion de la campagne de vaccination contre la grippe A (H1N1), en 2010, en passant par celle de la canicule, en 2003", ont tous entraîné des commissions d'enquête parlementaires.

"Pas un argument valable en face"

Pourtant, à l'heure actuelle, la majorité présidentielle se refuse à lancer cette procédure. Annie Vidal, l'une des rares voix dissonantes chez LaREM, a jugé sur BFMTV "indispensable" la création de cette commission. Elle explique que ses collègues "considèrent que le gouvernement a demandé deux enquêtes administratives et qu'ils attendent ces réponses".

"Une commission d'enquête ne remplace pas la justice, mais sur des dysfonctionnements graves, il faut que nous puissions faire bouger les choses. La majorité n'en veut pas, je le regrette, parce qu'un fonctionnement sain dans une démocratie, c'est lorsque le Parlement peut faire un vrai contrôle", a réagi Valérie Rabault, députée PS, sur notre antenne.

Pour Victor Castanet, l'auteur de l'enquête, cette procédure semble indispensable. "Pour l'instant, il n'y a pas de réponse à la hauteur des enjeux. (...) Il n'y a pas un argument valable en face, en tout cas moi je ne l'entends pas, pour ne pas faire cette commission", déclare le journaliste sur BFMTV. Reste à savoir si cet appel sera entendu dans un futur proche, alors que la législature actuelle se termine en juin prochain.

Anthony Audureau