Polémique d'Oudéa-Castéra sur les profs non remplacés: un syndicat appelle à manifester "sous les fenêtres" de la ministre
D'une enquête à un appel à la grève: pour la nouvelle ministre de l'Éducation et des sports Amélie Oudéa-Castéra, la polémique aura rapidement dégénéré. Le lendemain de sa prise de poste, présente aux côtés de Gabriel Attal, la nouvelle patronne de l'Éducation nationale a justifié son choix d'avoir placé ses enfants dans une école privée, au collège et au lycée Stanislas.
Un choix motivé par le "paquet d’heures qui n’étaient pas sérieusement remplacées" dans les établissements publics, comme elle l'a expliqué durant un micro-tendu.
Grève le 25 janvier et le 1er février
Rapidement, la machine s'est emballée. Les plus courroucés, les syndicats, en appellent désormais à la grève pour dénoncer la "provocation" et le "mépris" de la nouvelle ministre.
Le Fnec-FP-FO a dénoncé un "mépris insupportable" et appelé à une grève et à "manifester sous les fenêtres" du ministère le 25 janvier.
De leur côté, le Syndicat national des enseignements de second degré (SNES) et le FSU, avaient déjà lancé un appel à la grève pour le 1er février prochain. Un mouvement concernant aussi "d'autres organisations syndicales", comme l'explique un communiqué de presse paru le 13 janvier.
"Le SNES, avec la FSU, rencontre Amélie Oudéa-Castera lundi 15 janvier matin. Il reviendra sur cet épisode et se fera le porte-parole des personnels choqués par ces propos.
Une grève initialement prévue pour les salaires et les conditions de travail du corps enseignant, mais dont le sommaire a vraisemblablement été revu pour coller à cette nouvelle actualité qualifiée de "violente charge contre l'enseignement public".
Excuses et accusations d'"hypocrisie"
Au lendemain de ses déclarations particulièrement critiquée, la ministre Amélie Oudéa-Castéra s'est exprimée auprès de l'Agence France Presse, elle a dit "regretter" d'avoir pu "blesser certains enseignants" de l'école publique par ses propos.
Le Premier ministre et ancien titulaire du poste de chef de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, a, lui, dénoncé "l'hypocrisie" entourant cette polémique à l'occasion d'un déplacement à Dijon.
"La ministre s'est exprimée en transparence sur les choix qui ont été les siens (...). Pour ce qui est de la question des absences non remplacées, je trouve qu'il y a beaucoup d'hypocrisie chez certains commentateurs ou chez certains politiques", a lancé le ministre depuis un CHU.