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Oise: un collège-lycée reporte sa "semaine de l'égalité" après des protestations de l'extrême droite

Les élèves d'un collège pendant un cours (illustration)

Les élèves d'un collège pendant un cours (illustration) - Frank Perry, AFP/Archives

Un établissement catholique de l'Oise a reporté sa "semaine de l'égalité" après la mobilisation d'un collectif affilié au parti d'Éric Zemmour, Reconquête. Le chef d'établissement dit toutefois n'avoir "cédé à personne".

Que s'est-il passé à l’Institution Saint-Joseph-du-Moncel, à Pont-Sainte-Maxence? Cet établissement catholique de l'Oise, qui accueille des classes allant de la primaire au lycée, se retrouve sous le feu des projecteurs après avoir reporté sa "semaine de l'égalité", qui devait avoir lieu début mars, selon les déclarations du directeur du Parisien confirmées à BFMTV.com. Ce dispositif prévoyait plusieurs ateliers au sein de l'établissement sur des thématiques comme l'équité salariale ou les violences conjugales.

Ce report fait suite à une mobilisation du collectif Protégeons nos enfants, lancé par Éric Zemmour en septembre et affilié à son parti, Reconquête. Sur son tract, le collectif se dit opposé aux "manuels scolaires inspirés par l'extrême-gauche" et aux "interventions d'associations pro-immigration et LGBT, wokisme", etc.

Distribution de tracts devant l'établissement

Début mars, sur ses réseaux sociaux, le collectif alerte sur une "semaine LGBT" organisée dans le collège où "les enfants suivront, par exemple, des ateliers sur 'l’identité de genre et l’orientation sexuelle'". Il incite ses soutiens à se "mobiliser".

Des revendications portées notamment par la responsable du parti Reconquête de la première circonscription de l'Oise, Julie Roussel, qui a partagé sur Twitter des photos d'une distribution de tracts devant l'établissement contre cette "semaine de l'égalité". Elle assure: "nous ne sommes pas contre les LGBT, seulement ça n’a rien à faire dans le cadre de l’éducation" et affirme que cette semaine a été "annulée" grâce à leur mobilisation.

Une "nécessité de retravailler les contenus"

"Je n’ai cédé à personne, il n’y a pas de chape de plomb sur ces sujets", a assuré Philippe Chodorge, le chef d’établissement, au Parisien. Des affirmations qu'il réitère auprès de BFMTV.com ce jeudi:

"Il y a eu une affiche qui est sortie avant que l'on puisse travailler sur les contenus des ateliers et j'ai dit que sur certaines thématiques complexes, il fallait attendre la documentation de l'enseignement catholique".

L'idée était, selon lui, d'avoir un "bon outillage" pour former les enseignants à des "sujets sensibles". Il dément toutefois toute forme de pression: "personne ne m'a saisi personnellement. J'ai vu une distribution de tracts devant mon établissement, mais je n'ai reçu ni mail, ni coup de téléphone d'aucun parent". Il n'a pas encore défini de nouvelles dates pour cette "semaine de l'égalité".

Sophie Cazaux