BFMTV
Politique

Nicolas Sarkozy estime que l'Ukraine "doit rester neutre", sans rejoindre l'Otan ou l'Union européenne

L'ancien président de la République Nicolas Sarkozy le 25 février 2022 à l'Elysée

L'ancien président de la République Nicolas Sarkozy le 25 février 2022 à l'Elysée - Ludovic MARIN © 2019 AFP

Dans un entretien accordé au "Figaro", l'ancien président de la République estime que l'Ukraine "doit rester un pays neutre". "Je ne vois pas en quoi ce serait une insulte", assure Nicolas Sarkozy.

L'ancien président français Nicolas Sarkozy estime ce mercredi que l'Ukraine, envahie le 24 février 2022 par la Russie, doit "rester neutre", et ne rejoindre ni l'OTAN ni l'Union européenne. "L'Ukraine est un trait d'union entre l'ouest et l'est, il faut qu'elle le reste", tranche l'ancien chef de l'État dans un entretien-fleuve au Figaro, évoquant à propos d'une adhésion à l'Alliance atlantique ou à l'Europe des "promesses fallacieuses qui ne seront pas tenues".

"Elle doit rester un pays neutre, je ne vois pas en quoi ce serait une insulte", poursuit-il, suggérant "un accord international prévoyant des assurances de sécurité extrêmement fortes pour la protéger contre tout risque de nouvelle agression".

Il rappelle avoir "eu des dizaines de conversations" avec le président russe Vladimir Poutine, lorsqu'il était à l'Élysée.

"On me dit qu'il n'est plus celui que j'ai connu, je n'en suis pas convaincu", relève-t-il, défendant "la diplomatie, la discussion, l'échange" pour "trouver une solution acceptable" à ce conflit. Et insiste sur un nécessaire "compromis" sans quoi "cette poudrière pourrait avoir des conséquences redoutables".

Sur la Crimée, "tout retour en arrière est illusoire"

Au passage, il égratigne le président Emmanuel Macron qui "n'a pas, hélas, été jusqu'au bout" de ses tentatives de discussion avec le président russe, "à cause de la pression des pays européens de l'est". "Sur ce sujet, les intérêts européens ne sont pas alignés sur les intérêts américains", tance-t-il.

Nicolas Sarkozy estime par ailleurs qu'en Crimée, annexée en 2014 par la Russie, "tout retour en arrière est illusoire". Pour lui, "un référendum incontestable (...) sera nécessaire pour entériner l'état de fait actuel".

Au-delà, il craint un "conflit gelé", où l'Ukraine cherche à "reconquérir ce qui (lui) a été injustement pris".

Selon l'ancien chef de l'État, une "sortie par le haut" du conflit consisterait même à organiser "des referendums strictement encadrés par la communauté internationale pour trancher les questions territoriales de façon définitive et transparente" notamment dans "les territoires disputés de l'est et du sud de l'Ukraine".

A.G avec AFP