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La France Insoumise

Hommage à Robert Badinter: pour Manuel Bompard, la présence de LFI est "légitime"

Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise, le 12 mai à Marseille

Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise, le 12 mai à Marseille - PASCAL GUYOT / AFP

Si la famille de l'ancien garde des Sceaux s'est prononcée contre la venue du RN et de LFI, Manuel Bompard défend la participation de deux députés insoumis, soulignant que cet hommage n'est pas "privé", mais "national".

"Il y a des moments où la nation toute entière doit être en capacité de se rassembler". Manuel Bompard a défendu la venue de deux élus insoumis à l'hommage qui sera rendu à Robert Badinter au ministère de la Justice à Paris ce mercredi 14 février, même si la veuve de l'ex-garde des Sceaux, Élisabeth Badinter, a exprimé le souhait inverse les concernant, tout comme pour le RN.

Le coordinateur de La France insoumise a souligné le caractère "national" de cette cérémonie, la distinguant ainsi d'un événement "privé" pour lequel, "il est normal" que la famille "puisse choisir les personnes qu'elle invite" ou non.

Bompard dit "respecter la peine et le chagrin" de la famille

A contrario, "un hommage national consiste à dire que toute la nation rend hommage à une personnalité, dont on considère qu'elle a eu une place décisive et importante", a expliqué ce très proche de Jean-Luc Mélenchon, avant de poursuivre:

"C'est le cas de monsieur Badinter. Il semble légitime que nous puissions participer à cet hommage."

Manuel Bompard a dit "respecter la peine et le chagrin de sa famille", soulignant à ce titre que seuls les insoumis "qui assurent des fonctions institutionnelles" seront représentés. Il s'agit de Caroline Fiat et d'Éric Coquerel. L'une est vice-présidente de l'Assemblée nationale, l'autre est président de la Commission des finances de l'Assemblée nationale.

"Il nous semble que leur rôle institutionnel permet de rester dans le cadre de cet hommage national", a insisté le député des Bouches-du-Rhône.

Les responsables parlementaires, quel que soit leur parti, sont invités aux hommages nationaux conformément au protocole. Pour autant, "il faut respecter le souhait de la famille", a estimé la secrétaire d'État Sabrina Agresti-Roubache sur Europe 1, taclant "le manque de décence absolu" de LFI.

Le RN ne participera pas à la cérémonie

Le week-end dernier, les responsables insoumis avaient multiplié les éloges à l'endroit de Robert Badinter. Jean-Luc Mélenchon publiant encore lundi une tribune dans L'Obs pour saluer une figure qui "s'en tenait en permanence à l'altitude de l'idéal". Mardi, il a regretté un hommage national "dont sont exclus une partie des Français".

À l'inverse, le Rassemblement national s'était contenté du service minimum pour rendre hommage à l'artisan de l'abolition de la peine de mort en France. Marine Le Pen avait évoqué une "figure marquante du paysage intellectuel et juridique", tout en rappelant qu'"on peut ne pas partager tous les combats" de l'ancien ministre de la Justice.

Si elle a souligné que l'on peut saluer la mémoire d'un "adversaire politique" par "courtoisie républicaine", la cheffe des députés RN s'est résignée à ne pas participer à l'hommage national. Tout comme les deux vice-présidents de l'Assemblée nationale appartenant au parti d'extrême droite: Sébastien Chenu et Hélène Laporte.

Pourfendeuse des extrêmes comme son mari, la philosophe Élisabeth Badinter a toujours combattu le Front national puis le RN, mais a aussi plus récemment dénoncé un certain "islamo-gauchisme" et a pointé la responsabilité "énorme" de LFI dans la montée de l'antisémitisme en France.

Baptiste Farge