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"Je n’ai jamais aimé sa diabolisation": l'éloge inattendu de Marine Le Pen par Nicolas Sarkozy dans son nouveau livre

L'ancien président de la République Nicolas Sarkozy le 7 mai 2022 à Paris

L'ancien président de la République Nicolas Sarkozy le 7 mai 2022 à Paris - GONZALO FUENTES / POOL / AFP

Dans le nouveau livre de Nicolas Sarkozy "Le Temps des combats", dont BFMTV a pu consulter des extraits, l'ancien président de la République salue la "progression" de la cheffe de l'extrême droite française.

Après avoir adoubé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, l'ancien président de la République Nicolas Sarkzoy accorde plusieurs lignes élogieuses à Marine Le Pen, la députée Rassemblement national dans son nouveau livre Le Temps des combats, dont BFMTV a pu consulter des extraits.

Dans cet ouvrage, qui couvre la période entre 2009 et 2011 à l'Élysée, Nicolas Sarkozy évoque la présidentielle de 2027.

Mais il aborde aussi l'arrivée à l'Assemblée nationale du RN, qui pour la première fois depuis la fin des années 1980 a pu constituer un groupe parlementaire au Palais Bourbon. "Marine Le Pen a de son côté beaucoup progressé!", écrit Nicolas Sarkozy.

"Elle connaît mieux ses dossiers et sait les exposer avec davantage de calme, de force et de modération. Je n’ai jamais aimé sa diabolisation", explique l'ancien locataire de l'Élysée.

"Pas un enthousiasme enflammé" pour Emmanuel Macron

"Comment d’ailleurs dans le même temps, l’accuser de ne pas être républicaine et de l’autoriser à présenter des candidats jusqu’à obtenir 89 députés?" poursuit Nicolas Sarkozy à propos de Marine Le Pen.

L'ancien président de la République juge d'ailleurs que c'est un député RN qui aurait dû exercer la présidence de la Commission des finances. "Le groupe le plus important de l’opposition à l’Assemblée nationale est le Rassemblement National. Qu’on l’aime ou pas!", écrit-il.

Dans Le Temps des combats, Nicolas Sarkozy revient également sur le soutien qu'il a apporté à Emmanuel Macron lors de l'élection présidentielle 2022.

"Je ne regrette pas cette décision. Je la renouvellerai même, si j’avais à le faire. Mais je veux préciser qu’elle ne valait pas une adhésion fanatique à tout un bilan, qu’elle ne marquait pas un enthousiasme enflammé pour la personne du président sortant", écrit l'ancien locataire de l'Élysée.

Valérie Pécresse 2022? "Ce fut un désastre!"

Toujours sur l'élection présidentielle 2022, Nicolas Sarkozy assure que ne pas soutenir la candidate des Républicains, Valérie Pécresse, a été "un déchirement".

"Mais après avoir eu plusieurs entretiens avec celle-ci, j’ai compris que cette possibilité n’était pas envisageable, non pour moi, mais pour notre pays", écrit Nicolas Sarkozy, qui tire à boulets rouges sur la présidente de la région Île-de-France:

"Quelle que fut sa bonne volonté, elle n’était pas prête. Elle n’avait ni l’équipe ni la maturité pour affronter une telle épreuve. La barre était trop haute, comme le résultat l’a montré. Je pensais que ce serait une catastrophe. Ce fut un désastre!"

Qui pour assurer la relève à droite? Dans son livre, Nicolas Sarkozy estime qu'Eric Ciotti "n’a pas manqué d’énergie et de courage ces derniers temps".

Quant à Laurent Wauquiez, l'ancien président de la République "n'a pas changé d'avis": "[Je l’ai] toujours considéré comme l’un des plus brillants de sa génération. (...) lui maintenant de savoir se mettre en danger en sortant de sa zone de confort".

En outre, Nicolas Sarkozy adresse une pique au leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon. "Faire le choix de l’extrême gauche, quel que soit par ailleurs le talent de son leader Jean-Luc Mélenchon, c’était renouer avec les pages les plus violentes de notre histoire, la Commune, la Terreur", écrit l'ancien chef de la droite.

Anne Saurat-Dubois avec Ariel Guez