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Gouvernement

Gérald Darmanin partage l'avis d'Édouard Philippe sur l'existence d'un "racisme contre les blancs"

Le ministre de l'Intérieur soutient les propos de l'ancien Premier ministre concernant le racisme anti-blanc. Il estime qu'il y a du racisme "contre les blancs", comme il y en a contre "les noirs" ou "les juifs".

Le débat fait son retour. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a déclaré dans une interview au média Brut dimanche 10 décembre qu'il existe, selon lui, un "racisme contre les blancs", partageant ainsi l'avis de l'ancien Premier ministre Édouard Philippe qui allait dans le même sens dimanche dans les colonnes du JDD.

Un racisme qui "touche tout le monde"

Interrogé sur les déclarations de celui qui est maintenant le président d'Horizons, Gérald Darmanin ne tergiverse pas. "Oui, il y a du racisme, mais du racisme contre les noirs, il y a du racisme contre les Maghrébins, il y a du racisme contre les juifs, il y a du racisme contre les blancs, bien sûr", assure-t-il.

"Il faut être aveugle pour ne pas le voir", a-t-il clamé.

Ce lundi 11 décembre, Gérald Darmanin réitère ses propos sur Europe 1. "J'ai toujours pensé qu'il y avait du racisme et qu'il touchait tout le monde. Il touche les arabes, il touche les noirs, il touche les juifs, il touche la communauté asiatique et il touche évidemment les blancs", soutient-il.

Édouard Philippe avait estimé dans le JDD qu'il était "bien possible" qu'il existe une "forme nouvelle de racisme anti-blancs, comme il y a une forme ancienne de racisme anti-noirs, anti-arabes ou anti-juifs". "Aucune de ces formes de racisme n'excuse l'autre. Elles sont toutes absolument condamnables et il faut lutter contre toutes aussi fermement", avait-il ajouté.

"Je refuse d'essentialiser les gens par leur prénom"

Concernant le choix de rendre public, ou non, les prénoms de suspects dans des faits divers, mettant parfois en avant leur origine géographique, le ministre de l'Intérieur, toujours auprès de Brut, se dit favorable lorsque cela concerne les auteurs d'homicides.

"Je ne suis pas sûr qu'en donnant les prénoms des personnes, on arrive à dire qu'on pourrait les essentialiser, c'est-à-dire les réduire à leur personne et pas à leur comportement, et se dire que par définition ceux-là peuvent passer plus à l'acte que les autres", avance-t-il.

"Mon deuxième prénom, c'est Moussa, mes deux grands-pères étaient de l'autre côté de la Méditerranée et ils respectaient les règles de la République. Je refuse d'essentialiser les gens par leur prénom", assure-t-il.

Un débat revenu après la mort de Thomas à Crépol

Même chose pour leurs noms et leurs adresses pour Gérald Darmanin. "Où habitent les gens? Est-ce que c'est un quartier difficile, pas un quartier difficile? Si vous êtes enfant d'ambassadeur ou enfant de chômeur, ce n'est pas pareil", dit-il.

"Je suis pour ne rien cacher pour les Français", résume-t-il.

La question de révéler ou non les prénoms de suspects est récemment revenue dans le débat public après la mort du jeune Thomas, 16 ans, à Crépol, dans la Drôme. Les noms et prénoms à consonance arabe de 8 suspects ont fuité et ont été diffusés par des militants de l'ultradroite et pas ceux des autres suspects. Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris.

Juliette Desmonceaux