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Gestion de la crise Covid: Edouard Philippe ne "cherche pas à échapper aux questions"

Edouard Philippe à Fontainebleau le 16 septembre 2022.

Edouard Philippe à Fontainebleau le 16 septembre 2022. - Bertrand Guay

Placé sous le statut de témoin assisté dans le cadre de la procédure engagée auprès de la Cour de Justice de la République au sujet de la crise sanitaire, l'ex-Premier ministre dit vouloir "assumer".

Il est désormais maire du Havre, et président du parti Horizons. Mais Edouard Philippe fut auparavant Premier ministre du printemps 2017 à l'été 2020. Période charnière de la première poussée du Covid-19 en France. Une conjonction qui lui vaut d'être aujourd'hui cité dans le cadre de la procédure menée par la Cour de Justice de la République autour de la gestion de cette crise sanitaire par les pouvoirs publics.

Edouard Philippe est ainsi placé sous le statut de témoin assisté - intermédiaire entre celui de simple témoin et de mis examen - pour mise en danger de la vie d'autrui et obstruction volontaire de combattre un sinistre.

"Je ne cherche pas à me défausser sur quiconque"

Invité ce mercredi des 4 Vérités, sur France 2, l'ancien chef du gouvernement a tenu à réfuter ces soupçons, tout en soulignant son désir de collaborer à l'instruction.

"Les responsables politiques, les parlementaires, membres d’un gouvernement, ne sont pas au-dessus de la loi. Il n’est pas anormal que dans l’hypothèse où ils commettent des actes qui seraient contraires à la loi que leur responsabilité puisse être recherchée", a introduit Edouard Philippe.

"Je ne cherche pas à échapper aux questions qu’on me pose, je ne cherche pas à me défausser sur quiconque. J’étais le chef du gouvernement, j’assume toutes les responsabilités prises par l’ensemble des membres de mon gouvernement", a-t-il ajouté.

"C'est ça un chef"

"C’est ça être un chef. Un chef ne se défausse pas sur ses subordonnés, jamais", a même insisté le maire du Havre.

"Mon objectif n’est pas du tout de montrer que nous avons tout bien fait, aucun pays n’a tout bien fait, aucun responsable politique", avait-il exposé au préalable, avant de soutenir: "Ce que je dis c’est que ni pour Agnès Buzyn, ni pour Olivier Véran, ni pour moi ni pour aucun de nos collaborateurs, il n’y a d’infraction de caractère pénal".

Tout à sa volonté affichée d'agir en "chef" et de ne pas "se défausser" sur les échelons inférieurs, Edouard Philippe a souligné:

"Il y a un certain nombre de plaintes qui ont été déposées, des magistrats instruisent. Et mon objectif est de faire en sorte que tous ceux qui étaient placés sous mon autorité – membres de mon gouvernement, collaborateurs de mon cabinet – et ceux qui, dans l’administration, ont fait de leur mieux soient blanchis des accusations portées contre eux."

Agnès Buzyn "a raison"

L'une de ses anciennes ministres est cependant particulièrement mal lotie. L'ex-titulaire du portefeuille de la Santé, Agnès Buzyn, a ainsi été mise en examen par cette même Cour de Justice de la République pour mise en danger de la vie d'autrui le 10 septembre dernier. La semaine dernière, elle a d'ailleurs confié au Monde son sentiment d'être la victime d'une "profonde injustice", et de ne pas "avoir été entendue" à l'époque.

"Elle a raison. C’est très injuste", a réagi Edouard Philippe qui lui a donné quitus d'avoir "pris très au sérieux cette crise dès le début". "Et elle a raison quand elle dit qu’elle a probablement vu avant beaucoup de gens ce qui était susceptible de se passer", a-t-il prolongé.

Edouard Philippe a en revanche écarté toute idée de négligence: "Et quand j’étais Premier ministre et elle ministre, à chaque fois qu’elle évoquait une décision, je l’ai mise en œuvre."

Robin Verner
Robin Verner Journaliste BFMTV