"La balle est dans le camp de Jadot": Rousseau pose les conditions de son soutien

Surprise de la primaire écologiste, Sandrine Rousseau battue au second tour par Yannick Jadot, compte bien peser dans la campagne présidentielle.

Il faudra compter sur elle. Alors que 2000 voix seulement ont séparé Sandrine Rousseau du gagnant Yannick Jadot lors du second tour de la primaire, la finaliste de la primaire écologiste a mis les choses au clair ce mercredi après-midi sur France inter.

"Quelque chose d’historique s’est passé. Je pense que ma candidature a réveillé quelque chose dans la société. C’était des discours et des positions qui n’étaient pas dans le champ politique et qui se sont imposés", avance-t-elle pour expliquer ses scores au premier (25,14%) et au second tour (49%).

Surprise de la primaire, l'universitaire a mis au coeur de son positionnement politique l'éco-féminisme. Ce courant de pensée, fondé par la philosophe Françoise d’Eaubonne dans les années 1970, estime qu'il existe un lien entre la manière dont l’homme détruit les ressources de la planète et dont il domine la femme.

"Il faut mener cette bataille culturelle-là, porter ce mouvement puissant", a précisé l'économiste.

"Les courbes en train de se croiser"

Avant de regretter le tempo de la campagne, qu'elle aurait aimé plus longue.

"On était à deux doigts de transformer le récit de la présidentielle. C'est à Yannick Jadot de voir s'il peut le transformer. (...) On ne peut pas juste reprendre des éléments de langage parce que c'était une manière différente de faire de la politique. Il faut qu'il entende que les courbes étaient en train se croiser. À une semaine près, je gagnais", a affirmé l'ancienne candidate.

Pas de soutien clair à Yannick Jadot

Alors que les candidats à la primaire se sont tous engagés à soutenir le vainqueur, Sandrine Rousseau n'a pas encore appelé formellement à soutenir à Yannick Jadot.

"Depuis hier (mardi), je ne reçois que des messages qui me disent 'Mais pour qui vais-je voter?', et je leur dis 'Ne perdez pas espoir, on va continuer' (...) La question est dans le camp de Yannick. Est-ce que vous êtes capables d'entendre, de comprendre ce qui s'est passé, est-ce que vous saisissez le mouvement qu'il y a dernière moi? C'est ça que je leur demande."

La politique a aussi appelé à discuter "avec les partenaires de gauche, mais pas juste un bout de l’arc, tout l'arc. Du PS à LFI." Yannick Jadot, lui, affirme que sa candidature "ira jusqu'au bout".

Marie-Pierre Bourgeois