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Législatives: la majorité du PS en faveur d'un dialogue avec La France insoumise

Le premier secrétaire du PS  Olivier Faure s'adresse à la presse le 22 septembre 2020 à Paris

Le premier secrétaire du PS Olivier Faure s'adresse à la presse le 22 septembre 2020 à Paris - Ludovic MARIN © 2019 AFP

Le Conseil national du Parti socialiste a adopté ce mardi une motion qui ouvre la porte à des négociations avec le mouvement de Jean-Luc Mélenchon pour les élections législatives de juin 2022.

Quelle stratégie pour le Parti socialiste? Après la défaite historique d'Anne Hidalgo au premier tour de l'élection présidentielle, les cadres du PS se sont retrouvés ce mardi pour un Conseil national afin de préparer les élections législatives qui auront lieu les 11 et 18 juin.

Le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a été soutenu par une majorité de ses camarades: 160 d'entre eux ont voté pour la motion qu'il présentait et qui propose un dialogue avec La France insoumise, dont le candidat Jean-Luc Mélenchon est arrivé en tête à gauche lors du premier tour de l'élection présidentielle.

"C’était un débat extrêmement intéressant, de bonne tenue, bien posé", explique à BFMTV Pierre Jouvet, porte-parole du PS. Il se dit "satisfait" de la ligne adoptée , assurant que "la gauche est en capacité de gagner si et seulement si elle se rassemble."

Le socialiste met en avant les "points de convergence" qu'il voit avec LFI, comme le refus de la réforme des retraites ou le refus de la réforme de l'assurance-chômage. Toutefois, la motion d'Olivier Faure n'a pas été adoptée à l'unanimité: 75 élus du Conseil national ont voté contre cette stratégie.

Un Parti socialiste divisé

Car une minorité du PS, incarnée par des figures comme Hélène Geoffroy, Carole Delga, ou encore Rachid Temal, ne veut pas d'une alliance avec le mouvement de Jean-Luc Mélenchon.

Hélène Geoffroy, qui a été battue par Olivier Faure lors du Congrès de Villeurbanne en septembre 2021, aurait préféré que le Parti socialiste s'adresse "solennellement" au Parti communiste, au Parti radical de gauche et à EELV, dans le but "d’un accord reposant sur un contrat de gouvernement."

Dans le texte d'une motion, qui n'a finalement pas été présentée, la minorité du PS affirme que le PS ne doit pas "se soumettre au diktat de La France insoumise. Cessons d’être effrayés et menons les batailles avec nos valeurs, au nom de nos principes."

"La fidélité aux valeurs et aux idées de Jaurès, Blum, Mauroy, Mitterrand et Jospin, pour ne parler que d’eux, n’est pas compatible avec la soumission au programme de La France insoumise", lançait sur Twitter le sénateur du Val d'Oise Rachid Temal, plus tôt dans la journée.

Preuve qu'une alliance avec La France insoumise ne fait pas l'unanimité, lorsque le sénateur a affirmé qu'il ne voulait pas voir Jean-Luc Mélenchon devenir Premier ministre, plusieurs élus ont répondu: "Moi non plus."

Barrage à l'extrême-droite lors du second tour

Avec 10 abstentions et 58 membres du Conseil national qui n'ont pas pris part au vote, la motion présentée par Olivier Faure n'a donc convaincu qu'une faible majorité des cadres du PS (160 sur 303, soit 52%).

"On s’est mis à plein ventre et on est prêts à ramper", déplore auprès de BFMTV un cadre. "On va voir ce qu’ils vont nous répondre", dit-il, affirmant que certains de ses camarades ont voté pour la motion d'Olivier Faure... tout en qu'il n'y aura pas d'accord avec les insoumis. Ce vote, "c'est juste pour l’image du parti", lance-t-il.

Toutefois, le Parti socialiste a réussi à s'unir concernant le second tour de l'élection présidentielle. La motion appelant à voter Emmanuel Macron pour faire barrage à Marine Le Pen a été adoptée à l'unanimité.

Par Marie Gentric avec Ariel Guez