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"Méthode de ripoux comme Trump": nouvelles tensions entre PS et LFI après un tweet de Manon Aubry

Le Premier secrétaire du PS Olivier Faure et la candidate insoumise aux européennes Manon Aubry (illustration)

Le Premier secrétaire du PS Olivier Faure et la candidate insoumise aux européennes Manon Aubry (illustration) - AFP

À peine 48 heures après le jet de peinture sur Raphaël Glucksmann à Saint-Étienne, que le candidat socialiste a en partie attribué à la France insoumise, c'est au tour d'Olivier Faure de fustiger les "fake news" de Manon Aubry.

Les tensions ne cessent pas entre PS et LFI. Le Premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a sèchement interpellé ce vendredi 3 mai sur X, anciennement Twitter, la tête de liste insoumise aux prochaines européennes.

À l'origine: un post de Manon Aubry, en lien avec une tribune dans Libération, dans lequel elle propose d'interdire les "rémunérations annexes pour tous les élus européens".

12.000 à 60.000 euros par an

En s'appuyant sur des données du site integritywatch.eu, qui recense les déclarations publiques d'intérêts privés des députés européens, la candidate LFI a donné des exemples de députés "qui s'en mettent plein les poches en plus de leur indemnité d'élu".

"1/4 des députés européens sont payés par des lobbys, des entreprises ou des gouvernements en plus de leur indemnité d'élu, a-t-elle écrit en légende d'un visuel avec les noms de certains députés européens et leurs rémunérations externes. À qui rendent-ils des comptes? À leurs employeurs ou à leurs électeurs?"

François-Xavier Bellamy gagne par exemple entre 12.000 et 66.000 euros par an et Valérie Hayer entre 12.000 et 60.000 euros, tout comme Raphaël Glucksmann.

"Retire ce truc"

C'est bien la mention du candidat PS-Place publique aux européennes qui n'a pas plu à Olivier Faure et de nombreux militants socialistes. Car, d'après le même site integritywatch.eu, Raphaël Glucksmann perçoit entre 12.000 et 60.000 euros par an de droits d'auteur pour ses livres, et pas de lobbys - même si le visuel publié sur X ne mentionne pas l'origine suspectée de ces revenus.

"L’avantage des fake news, c’est que les démentis sont moins lus que les mensonges", a ainsi déploré Olivier Faure. "C’est la méthode de tous les ripoux comme Trump."

Il a ajouté: "Raphaël Glucksmann n’a jamais reçu d’argent des lobbys mais des droits d’auteur comme nombre de LFI qui vendent des livres. Retire ce truc qui te déshonore."

Dans sa tribune dans Libération, Manon Aubry avait pourtant précisé que sa proposition n'incluait pas les rémunérations qui proviennent des ventes de livres, "sauf si la maison d'édition est inscrite au registre des lobbys", mais l'ambiguïté de son post sur X lui a vivement été reprochée.

Panot accuse Glucksmann d'avoir "menti"

Il ne s'agit pas de la première passe d'armes entre socialistes et insoumis cette semaine. Mercredi, Raphaël Glucksmann a été évincé la manifestation du 1er-Mai à Saint-Étienne.

Raphaël Glucksmann, tête de liste PS-Place publique aux élections européennes et eurodéputé - 17/03
Raphaël Glucksmann, tête de liste PS-Place publique aux élections européennes et eurodéputé - 17/03
42:00

Le candidat social-démocrate a été exfiltré du cortège sous des jets de peinture et de canettes, aux cris de "Glucksmann casse-toi". L'intéressé a aussitôt pointé des "énergumènes" appartenant à LFI.

Sauf que "ceux qui ont revendiqué ce sont les jeunes communistes" de la Loire, a relevé ce jeudi sur franceinfo la cheffe des députés insoumis Mathilde Panot, estimant qu'il faudrait "demander (au patron du PCF) Fabien Roussel ce qu'il en pense".

Pourtant, un insoumis local, drapeau LFI sur l'épaule, avait expliqué "avoir fait partie de ceux qui ont expulsé" Raphaël Glucksmann. Ce à quoi Mathilde Panot a rétorqué qu'elle ne le connaissait pas et que "toute la direction du mouvement a désapprouvé" ce qui s'est passé.

Jean-Luc Mélenchon a même demandé au candidat socialiste de s'excuser. "Je suis agressé par des militants radicaux et violents issus des Jeunesses communistes et de LFI et c'est moi qui devrais m'excuser?", s'est indigné Raphaël Glucksmann jeudi soir sur France 5.

"Et bien, je ne m'excuserai pas. Et je veux dire à ces gens qui brutalisent le débat public qu'ils ne nous impressionnent pas", a-t-il ajouté.

Théo Putavy