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Crise agricole: Raphaël Glucksmann dénonce une PAC "fondamentalement injuste"

Raphaël Glucksmann

Raphaël Glucksmann - @AFP

Invité sur France info lundi 26 février, la tête de liste socialiste aux Européennes a fustigé la Politique agricole commune, en taclant au passage la majorité et le Rassemblement national.

Le chef de file de la liste socialiste aux Européennes, Raphaël Glucksmann, a étrillé ce lundi 26 février la Politique agricole commun (PAC) actuelle, "fondamentalement injuste", rappelant qu'elle a été votée avec les voix de l'extrême droite, de la droite et des macronistes.

"Avec mes collègues socialistes et de Place publique, nous avons bataillé contre la Politique agricole commune parce qu'elle est fondamentalement injuste, qu'elle ne répond pas à la crise sociale de l'agriculture", a rappelé l'eurodéputé sur franceinfo.

RN et agriculteurs "un kidnapping"

Raphaël Glucksmann a dénoncé une "usurpation" et un "kidnapping de la colère agricole par des représentants politiques qui, eux, ont voté pour les textes qui renforcent la crise".

"Quand il s'agit de défendre les éleveurs, les agriculteurs qui bossent 70 heures par semaine et touchent 700 euros par mois, il n'y a pas le Rassemblement national puisqu'ils votent la PAC actuelle", a-t-il encore commenté alors que Jordan Bardella a été chaudement accueilli dimanche au Salon de l'agriculture à Paris.

Pour des prix plancher européens

Raphaël Glucksmann a fustigé les règles européennes de libre-échange, d'"austérité" et de "concurrence libre et non-faussée". "L'Union européenne est le dernier endroit au monde où on pense que les règles de l'OMC (Organisation mondiale du commerce), c'est issu du Mont Sinaï et c'est donné par Dieu", a-t-il soupiré.

De ce point de vue, le candidat a accueilli favorablement la proposition du président de la République, Emmanuel Macron, samedi d'instaurer des "prix plancher".

"Aujourd'hui, on a une Politique agricole commune qui, parce qu'elle subventionne l'hectare et la production au lieu de subventionner l'actif et l'emploi, vient renforcer les inégalités au lieu de les corriger", a-t-il expliqué.

"Il faut impérativement empêcher l'achat à perte", a-t-il ajouté, mais "ce sera infiniment plus efficace si on le fait à l'échelle européenne". De son côté, La France Insoumise s'était-elle aussi félicitée de l'annonce de cette mesure.

Hortense de Montalivet avec AFP