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Attaque à Annecy: pour Le Maire, "il n'y a rien de plus barbare et insensé que de s'attaquer à des enfants"

Le ministre de l'Économie a fait part de son émotion après l'attaque au couteau de jeudi qui a fait 6 blessés, dont 4 enfants. Il appelle à un "temps de décence et de silence", alors que la droite et l'extrême droite sont rapidemment sorties du bois pour cibler le profil de l'assaillant.

Une réaction à l'image de la plupart des responsables politiques. "Je pense qu'il n'y a rien de plus barbare, rien de plus insensé et rien qui ne heurte davantage que de s'attaquer à des enfants", a déclaré ce vendredi Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, après l'attaque au couteau à Annecy, survenue la veille, qui a fait 6 blessés, dont 4 jeunes enfants.

"Je pense d'abord aux victimes, aux enfants qui sont à l'hôpital en train de lutter entre la vie et la mort", a indiqué le patron de Bercy sur BFMTV-RMC. Au même moment, Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, a précisé sur France Info que deux enfants blessés sont toujours en "urgence vitale" à l'heure actuelle.

"Pensez aux victimes"

Le ministre a jugé que la "meilleure réaction que l'on puisse avoir" face à ce drame, "c'est celle qu'a eue ce héros Henri, avec d'autres qui sont encore anonymes". L'homme en question, âgé de 24 ans, a poursuivi pendant de longs instants l'assaillant, réussissant à l'éloigner de l'aire de jeu où il s'en est pris à des enfants de 22 mois à 3 ans.

Bruno Le Maire a salué les mots écrits par Henri après ces événements.

"Je pense que la plus belle parole [...] c'est lui qui l'a prononcée sur son compte Facebook, en disant voilà il faut prier pour les victimes. Pour ceux qui ne croient pas, pensez aux victimes".

"Parfois, le silence est la seule chose décente"

"Dans les heures qui suivent un tel drame [...] il y a un temps de décence et de silence", selon lui. "Aujourd'hui, ce n'est pas le moment de la politique, c'est le moment de la nation". Des propos tenus après que la droite, comme l'extrême droite ont ciblé le profil de l'assaillant, un réfugié syrien, en situation régulière.

L'homme est arrivé légalement en France en fin d'année dernière, après avoir été résident pendant 10 ans en Suède, depuis 2013. Selon nos informations, il a effectué une demande d’asile en France fin novembre 2022, en procédure normale, dans l'optique d'obtenir le statut de réfugié en France. Celle-ci a été refusée, car il possédait déjà un statut en Suède, mais aussi en Suisse et en Italie.

C'est donc en situation régulière qu'il est arrivé sur le territoire français, bien qu'il ait formulé une deuxième demande d'asile en France, selon une source au sein de la police. Celle-ci a été refusée le 4 juin, soit quatre jours avant son passage à l'acte.

"Il y a des questions qui se posent", mais "il faudra y apporter des réponses plus tard", a jugé Bruno Le Maire, avançant que, pour l'instant, les "informations sont très parcellaires". "Ajouter toujours du commentaire au commentaire, du bruit au bruit, au moment où des enfants se battent entre la vie et la mort, il y a une forme d'indécence. Parfois, le silence est la seule chose décente, surtout en politique", a-t-il conclu.

Baptiste Farge