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Soupçons de financement libyen: Nicolas Sarkozy sera jugé en 2025

L'ancien président Nicolas Sarkozy, le 10 avril 2022 à Paris

L'ancien président Nicolas Sarkozy, le 10 avril 2022 à Paris - JULIEN DE ROSA © 2019 AFP

Les juges d'instruction en charge du dossier sur les soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 ont ordonné que l'ex-président soit jugé en 2025.

Les juges d'instruction en charge du dossier sur les soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 ont ordonné que l'ex-président soit jugé. Nicolas Sarkozy est renvoyé pour "financement illégal de campagne électorale", "corruption passive", "association de malfaiteurs" et "recel de détournement de fonds publics". Le procès est prévu pour le premier semestre 2025, du 6 janvier au 10 avril.

Douze autres personnes sont également renvoyées devant un tribunal correctionnel par les juges qui ont rendu leur ordonnance de clôture de l'information judiciaire mercredi. Parmi eux, les anciens ministres de l'Intérieur Claude Guéant et Brice Hortefeux, l'ancien ministre du Budget Éric Woerth, ainsi que le sulfureux intermédiaire franco-libanais Ziad Takieddine.

Si un appel de cette ordonnance venait à être formulé par l'un des prévenus, celui-ci serait jugé a priori irrecevable, nous indique une source judiciaire, invoquant l'article 186-3 du code de procédure pénale.

"Nicolas Sarkozy est très serein et combatif. Il ne compte pas courber l'échine. Il ira jusqu'au bout", a réagi auprès de BFMTV son entourage ce vendredi.

Enquête contestée

L'enquête sur ces soupçons d'ingérence a été ouverte en 2013, deux ans après des accusations portées par le fils de l'ancien dictateur libyen Mouammar Kadhafi, Seif al-Islam, qui évoque un financement par le régime de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.

En 2012, le site d'information Mediapart publiait une note des services secrets libyens tendant à prouver que le financement s'élevait à 50 millions d'euros remis au camp Sarkozy peu avant le début de la campagne.

La même année, interrogée par le juge Van Ryumbeke dans une autre affaire, l'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine, dont les déclarations ont fluctuées au fil de l'instruction, avait également affirmé que le régime libyen avait financé la campagne électorale de Nicolas Sarkozy. Il a affirmé avoir remis trois valises de billets au ministère de l'Intérieur. Le parquet de Paris avait alors ouvert une information judiciaire contre X des chefs, notamment, de "corruption" et de "trafic d'influence".

En mars 2018, Nicolas Sarkozy a été mis en examen pour "corruption passive", "financement illicite de campagne électorale" et "détournement de fonds publics libyens". Il a toujours nié avoir été au courant d'un éventuel financement illégal.

L'ancien président a contesté cette enquête, estimant qu'une partie des faits qui lui sont reprochés sont soumis à l'immunité présidentielle. L'affaire devrait, selon lui, être jugée par la Cour de justice de la République. La Cour d'appel de Paris puis la Cour de cassation ont rejeté ces recours.

https://twitter.com/justinecj Justine Chevalier Journaliste police-justice BFMTV