L'avocate de Cédric Jubillar dénonce un "naufrage judiciaire" après la réouverture de l'enquête

La justice a ordonné un supplément d'information pour réaliser de nouvelles auditions dans le cadre de l'enquête sur la mort de Delphine Jubillar, trois mois après le renvoi de son mari devant une cour d'assises.

"On est en perdition totale dans ce dossier." Les mots de Me Emmanuelle Franck, l'un des avocats de Cédric Jubillar, sont cinglants après la décision rendue ce jeudi matin par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Toulouse. Cette dernière a ordonné un supplément d'information réclamé par le parquet général qui souhaite que de nouveaux témoins soient auditionnés dans le cadre de l'instruction sur la mort de Delphine Jubillar.

"C’était une décision malgré tout attendue, c’est une décision qui va dans le sens de ce que nous disons depuis le début", déplore l'avocate sur BFMTV. "On se dit qu’on va encore chercher la vérité et qu’on n’a pas encore trouvé la vérité."

L'enquête rouverte, trois mois après sa clôture

En novembre dernier, un mois après la clôture de l'enquête, les juges d'instruction ont décidé du renvoi de Cédric Jubillar, qui a toujours nié sa participation dans ce crime, devant une cour d'assises pour être jugé pour "meurtre sur conjoint", estimant que les "investigations minutieuses et exhaustives ont permis non seulement d'exclure l'ensemble des autres hypothèses, mais également de réunir de nombreux éléments constituant des charges suffisantes à l'encontre du mis en examen".

Mais début janvier, nouveau rebondissement dans cette affaire criminelle. Le parquet général réclame un supplément d'information, c'est-à-dire que de nouveaux témoins soient entendus. Des informations sont en effet parvenues à la justice, postérieurement au rendu de l'ordonnance de mise en accusation, et qui pourraient offrir une nouvelle lecture du dossier. Pour Me Emmanuelle Franck, on assiste à un "naufrage judiciaire".

"Perdition"

C'est un échange téléphonique entre un détenu et sa mère qui intrigue la justice. Ils devraient être entendus dans les prochaines semaines, tout comme un homme ayant appelé les gendarmes pour évoquer la disparition d'une pelleteuse sur un chantier à proximité du domicile des Jubillar. Un autre témoignage, celui d'un medium évoquant des informations sur la localisation du corps de la victime, est aussi au coeur de ces nouveaux actes d'enquête.

"Quand je vois qu'on s'accroche sur une discussion énigmatique, quand je vois qu'on s'accroche sur des médiums (...) je me dis qu'on est en perdition totale dans ce dossier", poursuit l'avocate.

Et de conclure: "C’est un dossier dans lequel, depuis le début, il a été acquis qu’on allait prendre au sérieux les déclarations des mediums (...), s'étonne l'avocate. Les magistrats ont considéré que tout était bon à prendre car on recherche encore la vérité. (..) Cédric Jubillar n’est absolument pas opposé à toutes investigations complémentaires de nature à rechercher la manifestation de la vérité."

https://twitter.com/justinecj Justine Chevalier Journaliste police-justice BFMTV