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Police-Justice

Deux ans après son placement en détention provisoire, Cécric Jubillar reste en prison et le mystère demeure

Mis en examen et incarcéré depuis le 18 juin 2021, le mari de Delphine Jubillar peut légalement passer encore deux années en détention provisoire. Selon sa défense, un procès est possible courant 2024.

730 jours et toujours pas de réponse. Ce lundi 19 juin 2023, Cédric Jubillar, principal suspect dans la disparition de sa femme Delphine dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 à Cagnac-les-Mines dans le département du Tarn, passe la barre des deux années en détention provisoire. Le 2 juin dernier, le juge des libertés et de la détention a prolongé de six mois l'incarcération de l'époux.

Mis en examen pour "homicide volontaire par conjoint" le 18 juin 2021, Cédric Jubillar est depuis resté derrière les barreaux malgré les multiples recours opposés par ses avocats, tous rejetés. Or, depuis son incarcération, Cédric Jubillar n'a pas dévié de sa version initiale, et la justice ne dispose pas de corps, de scène de crime, et encore moins d'aveux de sa part.

"Il est isolé"

Pour ses avocats, dont Me Alexandre Martin, cette détention à la prison de Toulouse-Seysses, et ses conditions particulières, pose plusieurs questions. "À la fois c’est terrible pour lui parce qu’il est isolé, il est toujours à l’isolement il n’a aucune visite. Il ne voit pas ses enfants, il ne voit que ses avocats, régulièrement", dit-il à BFMTV.

"Et à la fois il est combatif, il reste certain qu’il est innocent et qu’un jour la justice ouvrira les yeux et finira par dire qu’il n’y est pour rien", ajoute l'homme de loi.

Procéduralement, la justice a la liberté de prolonger de deux années supplémentaires cette détention provisoire. Cédric Jubillar aurait alors passé quatre années derrière les barreaux. Auprès de LCI, Me Jean-Baptiste Alary, un autre de ses avocats, réclame à la justice une libération de son client.

"Une liberté extrêmement contrôlée, bien sûr, mais une liberté quand même. On sait faire ces choses-là. Pour certains dossiers judiciaires, l'instruction a duré des années", regrette-t-il.

"Une vision claire"

Du côté du clan de Delphine Jubillar, mais également pour les enquêteurs, la culpabilité de Cedric Jubillar ne fait pas de doutes malgré l'absence de corps. "Il nous manquera toujours des pièces dans le puzzle mais on commence quand même à avoir une vision claire de ce qui a pu se passer, du contexte dans lequel ça a pu se passer et du mobile, des causes pour lesquelles ça a pu se passer", rappelle à BFMTV Me Mourad Battikh, avocat des proches de Delphine Jubillar.

"On savait que Delphine Jubillar avait entamé une nouvelle vie amoureuse, qu’elle avait un nouveau chéri, et que ça effectivement, Cédric Jubillar ne le supportait pas", ajoute-t-il, pointant également l'absence du corps de la disparue.

À moyen terme, la justice devrait renvoyer Cédric Jubillar devant les Assises, et un procès pourrait même, selon sa défense, avoir lieu en 2024. Ce dernier continue de clamer son innocence, et répète aux enquêteurs que sa femme a disparu dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020.

En avril dernier, sa propre mère, Nadine Jubillar, a assuré auprès du Parisien et de l'émission "Envoyé Spécial" avoir tenté de confronter son fils. "Il me répond ‘non maman, je n’aurais jamais pu lui faire du mal.’ À partir de là, le sujet est clos pour moi", avait-elle dit.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV