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Police-Justice

Ce que l'on sait de la mort à Dijon d'un homme tué d'une balle perdue alors qu'il dormait dans son lit

Un homme de 55 ans a été tué dimanche dans son sommeil alors qu'il dormait dans son appartement de Dijon, situé au-dessus un point de deal de la ville.

Un énième victime "collatérale" du trafic de drogue. Un homme de 55 ans est mort dans la nuit du samedi 25 au dimanche 26 novembre après avoir été atteint par une balle perdue qui l'a atteinte alors qu'il dormait dans son appartement de Dijon.

De nombreux projectiles ont été tirés dans le cadre d'une fusillade visant un point de deal installé dans l'entrée d'un immeuble du quartier Stalingrad. Une enquête a été ouverte pour "meurtre en bande organisée".

• Un nombre "impressionnant" de balles tirées

Vers 0h30 dimanche, "au moins deux" individus circulant en voiture ont effectué "plusieurs tirs d'armes à feu sur la façade" d'un immeuble du quartier sensible de Stalingrad, dans le nord-est de Dijon, connu comme un "point de deal", a indiqué lors d'une conférence de presse le procureur de la République de Dijon, Olivier Caracotch.

Dépêchés sur place après un appel de l'épouse de la victime, les secours constatent le décès du quinquagénaire. Sur place, les enquêteurs relèvent devant l'immeuble une cinquantaine d'étuis des munitions de 7.62 (fusil d'assaut) et de 9 mm (arme de poing).

Le procureur a par ailleurs expliqué avoir vu un nombre de balles tirées "relativement impressionnant". "Il y a beaucoup d'impacts sur la façade, ce qui montre soit la détermination des personnes passées à l'acte, soit leur inconscience totale", a-t-il détaillé. Les deux tireurs présumés sont toujours en fuite, a précisé le parquet.

• Une victime "malheureuse"

Selon les premiers éléments de l'enquête, l'homme décédé a été touché par une balle perdue. Il a été "mortellement atteint alors qu'il était allongé dans son lit", a précisé le procureur, évoquant une "victime bien dramatique et bien malheureuse qui n'a été touchée que par le fait qu'il habitait immédiatement au-dessus" de ce point de deal.

"Mon père et moi, avec ma mère, on a été réveillés par une succession de coups de feux puis ça s'est arrêté. Puis ça a repris, et quand on est allé voir mon père qui dormait dans son lit, il était mort", a déclaré sur place dimanche à l'AFP sa fille, âgée de 23 ans, qui a souhaité garder l'anonymat. Elle a précisé que son frère se trouvait également dans l'appartement de cette famille kosovarde arrivée en France il y a 14 ans.

• Un point de deal connu

Le procureur a confirmé qu'il "y avait déjà des incidents" sur ce point de deal "pas très actif mais référencé", sans pouvoir préciser si l'appartement de la victime avait déjà effectivement été touché. D'après la fille de la victime, "il y a quelques années, il y a déjà eu des coups de feu sur la façade de l'immeuble qui avaient déjà touché notre appartement".

La CRS8, une unité de police spécialisée dans le maintien de l'ordre a été envoyée à Dijon. Elle est actuellement en position dans la rue où a eu lieu la fusillade et fait des rondes dans le quartier, selon le reporter de BFMTV présent sur place.

"C'est une pression au jour le jour que la police exerce au jour le jour sauf que les gens ne le voient toujours pas de façon concrète et palpable", a regretté sur BFMTV Christophe Fernandez, secrétaire du syndicat policier SGP Police FO pour la région Bourgogne-France-Comté.

• Le maire de Dijon parle d'un "problème national"

"C'est inédit, grave et inacceptable", a insisté le préfet de Bourgogne-Franche-Comté, Franck Robine après le drame. Le maire PS de Dijon, Français Rebsamen, a quant à lui estimé "inacceptable qu'une personne soit tuée, victime collatérale des points de deal", évoquant une "famille respectable qui n'a jamais eu de problème".

"Des points de deal, il y en a partout en France. C'est un problème national", a-t-il déploré le maire de Dijon. "Il y a de la drogue qui se répand", a-t-il ajouté en référence aux guerres de territoires entre trafiquants qui font de plus en plus de victimes en France.

Dans les Bouches-du-Rhône, une quarantaine de personnes ont été tuées cette année, dont trois victimes collatérales. À Nîmes, le petit Fayed âgé de dix ans a perdu la vie fin août, touché par balles dans une fusillade liée à la guerre de la drogue.

Glenn Gillet avec AFP