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Police-Justice

Bébé enlevé à Nancy : « Il n’y a aucun contrôle à la maternité »

La maternité de Nancy, où Lucas, 2 jours, a été enlevé

La maternité de Nancy, où Lucas, 2 jours, a été enlevé - -

Le petit Lucas, un bébé de deux jours enlevé à la maternité de Nancy, a été retrouvé grâce au signalement de proches de la ravisseuse à la suite de l’alerte enlèvement. Les voisins, sous le choc, parlent d’un couple très agréable.

C’est le soulagement à Nancy : le petit Lucas, enlevé mardi soir dans la maternité de la ville, a été retrouvé en bonne santé mercredi soir dans un appartement de la banlieue sud de de Nancy et a déjà retrouvé sa mère. La jeune femme de 17 ans soupçonnée de l'enlèvement a été interpellée chez elle, ainsi que trois autres personnes qui se trouvaient dans l’appartement, dont son compagnon. Une traque qui avait commencé avec la surveillance vidéo du tram.

Trois témoignages concordants

Les enquêteurs recherchaient une jeune femme qui, vêtue d'une blouse hospitalière, s'était introduite dans le secteur mère-enfant de la maternité mardi aux alentours de 21h30 et avait enlevé le bébé, un garçon âgé de deux jours. Les policiers avaient localisé son quartier grâce à la vidéosurveillance du tram, des images où on voyait descendre une jeune fille avec un bébé le soir même de l’enlèvement et qui correspondait au signalement de l’alerte. Mais pour l’identifier formellement, ce sont des personnes de son entourage qui ont changé la donne. « On a eu la conjonction de trois témoignages arrivés dans le cadre du dispositif "alerte enlèvement", explique le directeur du Service Régional de la Police Judiciaire (SRPJ) de Nancy Alain Couic. Une jeune femme dont on ne connaissait pas la grossesse venait d’accoucher subitement, alors nous sommes intervenus dans l’appartement ».
Au moment de son interpellation, la ravisseuse présumée a d’ailleurs commencé par affirmer aux enquêteurs que c’était son enfant et qu’elle venait d’accoucher, avant de reconnaître les faits.

« Vous pouvez rentrer à n’importe quelle heure »

Enlever le bébé semble avoir été très simple pour la jeune femme. « Il n’y a pas du tout de contrôle, explique Maryline, qui a accouché deux fois dans cette maternité. Vous pouvez rentrer, n’importe qui, à n’importe quelle heure. Les bracelets électroniques, j’aurais bien voulu que ça existe ici, et les contrôles à l’accueil, car à un moment donné, il n’y a plus rien, tout le monde peut rentrer ici ». Seule solution pour Maryline, donc : la prudence. « Moi, j’ai fait attention les deux fois où j’ai accouché ici, je n’ai fait confiance à personne, j’ai fermé à clef, c’est mon mari qui voulait. Peu de temps avant mon accouchement, ça s’est produit dans une autre ville. Ça fait très peur ».

« Ce ne sont pas des gens à créer des problèmes »

Richard Hoque, qui tient un magasin de fleur au pied de l'immeuble de la ravisseuse présumée, l’a souvent croisée. Et s’il reconnaît qu’il aurait pu se douter de quelque chose, il avoue ne pas avoir fait attention. « Il n’y a pas de bébé dans l’immeuble, et les voisines ont entendu des pleurs dans la nuit. On fait le rapprochement maintenant, mais c’est vrai que sur le coup, ça pouvait être des amis chez eux ». Ce petit couple, il le croisait souvent, sans jamais se douter de ce qui pourrait arriver. « On a du mal à réaliser, on se demande ce qu’il leur est passé par la tête. Ce ne sont pas des gens à créer des problèmes, un gentil petit couple, très bon voisin, très polis. On est tous perturbés de savoir qu’il s’est passé ça ici ».

Mathias Chaillot avec Claire Andrieux