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Police-Justice

Affaire Sophie Le Tan: les preuves accumulées contre le principal suspect vont-elles être annulées?

Les avocats du principal suspect contestent la manière dont les preuves contre Jean-Marc Reiser ont été obtenues. La cour d'appel de Colmar examine ce jeudi une requête en nullité.

Les éléments matériels qui accablent Jean-Marc Reiser dans l’affaire Sophie Le Tan sont-ils menacés? La cour d’appel de Colmar doit examiner ce jeudi une requête en nullité déposée par les avocats du mis en cause qui dénoncent des irrégularités dans la découverte de ces indices. Si la cour retient la nullité, ces éléments de preuve ne seront alors plus recevables. Les avocats contestent notamment la saisie d’une scie retrouvée dans la cave de Jean-Marc Reiser, à Schiltigheim, près de Strasbourg. 

La saisie d'objets contestée

Au mois de janvier dernier, un expert est mandaté pour faire des prélèvements au domicile du suspect.

Il "devait se limiter à faire des prélèvements, prendre des clichés photographiques. Mais nous nous sommes rendus compte que des objets avaient été saisis et placés sous scellés, ce qui d’ordinaire relève d’une procédure de perquisition. Comme Jean-Marc Reiser n’était pas présent lorsque ces objets ont été saisis, cela constitue une nullité de la procédure", avance Me Pierre Giuriato, avocat de la défense.

La requête des conseils vient perturber la recevabilité de preuves essentielles au dossier qui ont fait basculer l’enquête. Sur le manche de la scie en question, des traces de sang ont en effet été découvertes grâce à l’application du Bluestar, un produit qui permet de faire apparaître la présence d’hémoglobines. Et le rapport de la police scientifique est sans appel: il s’agit bien de l’ADN de Sophie Le Tan.

Confronté à cette preuve matérielle au mois de mars, l’homme de 58 ans n’a "pas pu justifier la présence de l'ADN et s'est montré confus", avait alors indiqué à BFMTV une source proche du dossier. Une attitude qui accable un peu plus le principal suspect dans la disparition de Sophie Le Tan, introuvable depuis le 7 septembre 2018.

"Diversion"

L’avocat de la famille de la jeune étudiante reste toutefois confiant car "d’autres éléments accablants sont dans le dossier et la culpabilité de M.Reiser ne fait aucun doute". Me Gérard Welzer estime cependant que "cette demande en nullité doit être rejetée", celle-ci n’étant qu’une "diversion" de Jean-Marc Reiser.

Placé en détention provisoire depuis la mi-septembre 2018, ce dernier nie toujours les faits qui lui sont reprochés, même s’il admet avoir invité la jeune fille chez lui le jour de sa disparition pour l’aider à soigner une blessure qu’elle se serait fait à la main.

Alors que l’examen de la requête doit avoir lieu ce jeudi à 14 heures, des manifestants se rassemblent devant le palais de justice de Colmar pour faire part de leur soutien à la famille de Sophie Le Tan.

Claire Andrieux avec Ambre Lepoivre